Activités et becquerels
Le becquerel : unité de mesure de l’activité d’une source
L’activité radioactive est une caractéristique propre à un échantillon de matière contenant des noyaux radioactifs. Elle est définie comme le nombre de désintégrations qui s’y produisent par seconde ou ce qui revient souvent au même par le nombre de rayons émis. L’activité d’une source ne prend pas en compte la nature et l’énergie des rayonnements, encore moins leurs effets dans les milieux qu’ils traverseront.
L’activité d’une source a longtemps été exprimée en curies (Ci) pour des raisons historiques. Le nombre de rayonnements émis était calculé par rapport au radium considéré comme un étalon : le curie étant l’activité d’un gramme de radium soit 37 milliards de désintégrations par seconde. Cette unité étant trop importante dans de nombreux cas, on utilisait le millicurie (millième) et le microcurie (millionième). Ce gramme de radium correspondait dans les années 1920 au « trésor » de Marie Curie.
On a adopté maintenant une unité plus mathématique – le becquerel – qui équivaut à une désintégration par seconde. L’inconvénient est que le becquerel, adaptée à l’échelle de l’atome, s’avère une unité très petite. Les activités exprimées en becquerels qui conduisent à des nombres rapidement importants, inquiètent le non-physicien. Ainsi le corps humain émet naturellement 8000 Bq, une activité à première vue impressionnante mais en réalité très modeste. Elle équivaut à une fraction de millionième de curie.
La publication d’activités exprimées avec une unité aussi petite que le becquerel donne l’impression que les radioactivités émises, même minimes, sont très importantes et donc dangereuses. Le becquerel est comme le mark dévalué de l’ancienne République de Weimar dont il fallait une brouette pour acheter un croissant dans les années 1920 !
Dans la patrie de Descartes, il semblait logique de prendre comme unité d’activité « une désintégration par seconde ». Mais les hommes de Science sont de médiocres psychologues : unité à l’échelle de l’atome, le becquerel est une unité infime. Les moindres doses d’activité se mesurent en chiffres faramineux, en raison du nombre quasi infini d’atomes présent dans la moindre quantité de matière (nombre d’Avogadro). Quand les médias font état de milliers, de millions de becquerels, l’homme de la rue oublie le côté infinitésimal du becquerel, n’y voit que du feu et s’affole. La peur de la radioactivité si répandue tient pour partie au manque de compréhension de ce que représente un becquerel.
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