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Une exposition permanente, multiple, mais bénigne

Expositions naturelles et artificielles
Évaluation en France des sources d’exposition aux rayonnements. Selon cette estimation, la dose totale s’élève à 3,5 mSv, la dose naturelle à 2 mSv et la dose artificielle à 1,5 mSv. La dose naturelle, dont la composante principale est due au radon, correspond à environ 60 % du total. L’exposition artificielle a pour origine principale les examens et traitements médicaux. L’industrie, la recherche et le nucléaire n’y contribuent que pour 1 %. Ces répartitions sont des moyennes.
© IN2P3

Les doses d’exposition à la radioactivité, qu’elle soit naturelle ou artificielle, sont mesurées par une dose qui tient compte de l’effet biologique des radiations : c’est la dose efficace qui est évaluée pour le corps entier. Pour les doses d’exposition à la radioactivité qui restent modestes, l’unité significative est le millième de Sievert ou millisievert (mSv).

Dans un pays comme à France où la Belgique, on estime la dose totale annuelle d’exposition par personne à 3,9 mSv par personne en ce début de 21ème siècle. Elle était de 2,4 mSv il y a 100 ans. L’augmentation est due au développement des examens médicaux, l’exposition naturelle n’ayant pas bougé.

Contrairement à l’exposition subie lors d’une radiographie, qui est brève, l’exposition à la radioactivité naturelle est permanente. Étalée au fil des jours, des mois et des ans, elle se fait à faible débit de dose. On dit qu’elle est chronique. Les cellules de notre corps réparent probablement mieux ses effets que ceux d’une irradiation équivalente mais concentrée dans un temps court.

L’exposition naturelle provient du rayonnement tellurique émis par les roches (0,45 à 0,54 mSv), des rayons cosmiques (0,30 à 0,36 mSv), de la radioactivité propre du corps humain (0,25 à 0,30 mSv) et surtout des émanations de radon (1,0 à 1,2 mSv), un gaz radioactif descendant de l’uranium qui s’échappe des roches. Des fourchettes des valeurs sont données parce que les évaluations varient selon l’organisme qui les a effectuées ou l’époque où elles ont étaient faites, mais les évaluations se recoupent.

Le radon et ses produits de désintégration radioactifs constituent la principale exposition naturelle à la radioactivité. La radioactivité du corps humain provient de la présence en son sein de deux radioéléments d’origine naturelle, le potassium-40 et le carbone-14, à l’origine de 8000 désintégrations par seconde.

A part l’exposition due au radon contre laquelle on peut en partie se prémunir, la radioactivité naturelle est incompressible.

L’exposition naturelle représente en moyenne en France une dose de 2,4 mSv/an. Hormis la radioactivité propre de notre corps, chacune des composantes de cette dose peut varier considérablement, sans aller jusqu’aux cas extrêmes d’astronautes pour les rayons cosmiques ou d’habitants de la ville iranienne de Ramsar sur la Mer Caspienne pour le rayonnement tellurique. En France, les variations sont plus limitées.

A l’échelle mondiale, l’UNSCEAR (United Nations Scientific Commitee on the effests of Atomic Radiations) fournit les valeurs moyennes suivantes dans son rapport de 2008 : 1,26 mSv/an pour le radon, 0,48 pour l’exposition tellurique due aux roches, 0,29 pour l’exposition interne et 0,39 pour le rayonnement cosmique. Il s’agit de moyennes. Les expositions peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre.

Les sources de radioactivité naturelle : Base de connaissances de l’IRSN, 2014
Quelle est la dose annuelle moyenne de radioactivité reçue en France ? : Bilan IRSN 2015