Expositions d’origine nucléaire
Une exposition très faible en temps normal
Contrairement à une idée reçue, les réacteurs nucléaires et les usines de retraitement des déchets qui génèrent ou gèrent des éléments très radioactifs ne relâchent dans l’environnement que des quantités minimes de radioactivité, en raison des précautions prises par les ingénieurs et les techniciens pour préserver l’environnement du contact des matières radioactives.
Vivre près d’une centrale, c’est comme vivre près d’un barrage. Il y a le risque que le barrage cède, mais on y pense peu car la voûte est solide, les catastrophes rares et dans la pratique il y a peu de raisons de s’inquiéter. L’équivalent du barrage qui cède s’est produit toutefois dans l’histoire du nucléaire. C’est l’accident de Tchernobyl survenu en 1986.
L’explosion du réacteur a relâché des radioéléments similaires à ceux d’un essai nucléaire atmosphérique. La contamination a décru avec le temps mais se fait encore sentir. La concentration d’un nucléide nocif, comme le césium-137 a retrouvé le niveau précédant l’accident. La contamination au sol qui affecte surtout certaines zones forestières diminue lentement et se fait encore sentir.
Déchets radioactifs :
Ces déchets ne sont pas relâchés dans la nature, mais entreposés dans des piscines ou transportés, traités et stockés à l’abri de manière efficace, ce qui explique qu’ils contribuent très peu à la radioactivité de tous les jours.
On sait se protéger de la très forte radioactivité des déchets des réacteurs nucléaires tant qu’on la contrôle. Le principal problème est le long terme. Il faut garantir une absence de contamination pendant des périodes qui dépassent de loin la durée de vie humaine. Les radioéléments qui resteront en dernier sont les moins radioactifs , donc les moins dangereux, mais leur disparition est extrêmement longue.
Enfin, l’homme produit pour l’industrie des radioéléments. Comme pour les usages médicaux, le transport et l’utilisation de ces sources font l’objet de réglementations draconiennes.
Il existe également des accélérateurs géants destinés à l’exploration de l’infiniment petit. La radioactivité induite par ces accélérateurs reste faible. Là aussi, de strictes mesures de sécurité sont appliquées.
Personnels exposés aux radiations
Les personnels de l’industrie, du nucléaire, des laboratoires, ainsi que les radiologues et les personnels hospitaliers qui sont exposés aux radiations, reçoivent du fait de leur travail des doses supérieures à celles admises pour le public hors radioactivité naturelle. La législation impose qu’elle ne dépasse pas 50 mSv sur une période de 5 ans. Pour le public la limite réglementaire est de 1 mSv/an. Cette limite basse est prudente : elle représente 40 % de la radioactivité naturelle et ne s’applique pas aux diagnostics médicaux qui sont généralement de plusieurs mSv.
En 2015, une nouvelle étude a été publiée (International Nuclear Workers Study), visant à évaluer les risques de cancer chez les travailleurs du nucléaire exposés aux faibles doses. Durant 27 ans, 308 297 travailleurs du nucléaire ont été suivis aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni de 1943 à 2005, dont plus de 59 000 en France en provenance d’AREVA, du CEA et d’EDF.
Selon l’étude, la dose de rayonnements cumulée sur l’ensemble de la carrière professionnelle est de 24 mSv en moyenne. Sur un total de 66 632 décès observés, 17 957 l’ont été par par cancer solide, et 531 par leucémie.
Contrairement à l’étude précédente plus large publiée en 2007, les travailleurs du nucléaire verraient le risque de décès de leucémie légèrement augmenter avec leur exposition aux rayonnements. Cependant, cela ne signifie pas pour autant qu’une forte mortalité par leucémie soit à craindre chez les travailleurs du nucléaire. Les niveaux d’exposition moyens étant en effet très faibles, de l’ordre de 1,1 mGy (milligray) par an, l’augmentation du risque de leucémie l’est aussi.
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