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Sources radioactives périmées, legs des applications du radium

Les sources radioactives (scellées ou non scellées) ont de nombreuses applications dans l’industrie. L’industrie produit des objets divers comme des paratonnerres , des détecteurs de fumée à base de produits radioactifs, mais l’usage de sources radioactives pour les contrôles non destructifs constitue de loin l’application la plus courante. Ces contrôles ont pour but de caractériser des matériaux sans porter atteinte à leur intégrité.

Sources radioactives dans l’industrie
L’utilisation de radioéléments artificiels est courante dans l’industrie, par exemple pour le contrôle de soudures ou la mesure d’épaisseur de matériaux au moyen de jauges comprenant une source émettrice. La durée de vie limitée de certaines sources les rend inutilisables au bout de quelques mois ou quelques années, selon la période du radioélément. Le suivi des sources scellées et de leurs mouvements font l’objet d’une surveillance particulière. Les plus répandus étaient des petits détecteurs de fumée à base d’américium 241. On estimait leur stock, entre 6 et 8 millions d’unités installées.
© ANDRA

Citons comme usages :

le contrôle de soudure par gammagraphie (iridium 192 ou cobalt 60) ;
la mesure de niveau ou d’épaisseur de matériaux, comme le papier, le tissu, le plastique, ou le métal de faible épaisseur au moyen de jauges ( krypton 85, césium 137, américium 241, cobalt 60 ou prométhéum 147 ) ;
la détection et le dosage des molécules dans les chromatographes en phase gazeuse, pour des produits comme les pesticides, les explosifs ou les drogues.
le pilotage et la surveillance du fonctionnement des réacteurs nucléaires.
L’industrie a également recours à des sources puissantes dans des installations d’irradiation. Comme la médecine, elle utilise les effets biologiques des rayonnements sur la matière vivante pour diverses applications.

Les applications sont :
la stérilisation de matériels médicaux et de produits pharmaceutiques
la conservation de certains produits alimentaires dont elle détruit les microorganismes et les parasites
l’inhibition de la germination (pommes de terre, par exemple) , le déparasitage des céréales et des fruits, le ralentissement des processus physiologiques de décomposition par irradiation à faible dose
la prolongation du temps de conservation des aliments par irradiation à dose moyenne
la stérilisation par irradiation à forte dose des viandes, des épices, et des aliments préparés.

Ancienne usine Bayard
Cette usine Bayard à Saint-Nicolas d’Aliermont en Seine-Maritime fabriquait jusque dans les années 1950 des réveils dont les aiguilles étaient rendues lumineuses par une peinture contenant un peu de radium. Les quantités étaient infinitésimales, mais les sites des anciennes installations ont dû être décontaminés.
© ANDRA

Par ailleurs, l’ANDRA doit aussi gérer les legs anciens des applications industrielles du radium. Par exemple, jusque dans les années 1950, les réveils Bayard utilisaient une peinture contenant un peu de radium pour rendre lumineuse les aiguilles des réveils. Ces usines sont depuis longtemps désaffectées, mais les bâtiments comme ceux de certains laboratoires doivent être décontaminés. Ces matériaux qui peuvent contenir des traces de radium sont à l’origine d’une partie des déchets radifères, des déchets de faible activité à vie longue (FAVL) dont le devenir et la gestion font l’objet d’études par l’ANDRA.