Rejets et effluents
Des rejets dans l’environnement faibles et maîtrisés
Une partie des atomes radioactifs présents dans les combustibles usés des centrales nucléaires se retrouvent sous forme liquide ou gazeuse lors des opérations de retraitement. Au cours de ces opérations de multiples barrières sont érigées pour empêcher la migration de ces atomes radioactifs dans la biosphère.
Malgré les précautions prises, les barrières ne sont jamais parfaitement étanches : des effluents de faible et moyenne activité sont rejetés en petite quantité dans la mer ou l’atmosphère. Contrairement aux déchets solides qui sont conditionnés, concentrés et immobilisés, la réduction de la nocivité de ces rejets est obtenue grâce à une grande dilution.
Les précautions prises sont-elles suffisantes ? Les effluents de La Hague firent la Une de l’actualité en 1999. L’organisation Greenpeace installa une caméra sous-marine pour filmer la canalisation de rejets et envoya un ballon mesurer la radioactivité sortant de la cheminée de l’usine.
L’usine de la Hague retraite près de 1000 tonnes de combustible usé par an en provenance de nombreuses centrales européennes. En 2000, elle avait relâché 29 grammes de tritium, un élément très actif en raison de sa période courte de 12,34 années. Ces quelques grammes, qui génèrent 10 millions de milliards de désintégrations par seconde (becquerels ou Bq), sont rejetés à la mer par la canalisation de l’usine sous forme d’eau tritiée.
Le becquerel a beau être une unité extrêmement dévaluée, ces activités apparaissent tout à fait impressionnantes. Mais elles ne constituent pas le bon critère. Pour les cellules de nos organismes ce sont les effets des rayonnements, les doses biologiques (les millisieverts ou mSv) qui comptent davantage que les becquerels.
Il se trouve que le tritium, une variante de l’hydrogène, est particulièrement peu nocif. Le tritium est éliminé généralement de l’organisme avant de se désintégrer et l’énergie déposée par ses rayonnements est très petite. Pour évaluer le risque encouru, chiffrons la dose subie par un original qui aurait bu un litre d’eau sorti de la canalisation. Ce calcul montre que l’imprudent se serait exposé à une dose supportable de 1,7 mSv, environ la moitié des 3,6 mSv annuels venant de la radioactivité naturelle et des examens médicaux. Une simple dilution dans 1 km3 de mer ramènerait ces 1,7 mSv à une dose inoffensive. Les forts courants du Nez de Jobourg qui emportent le tritium au large le diluent bien davantage. Les contrôles effectués à 1km de la canalisation montrèrent une activité largement inférieure au maximum de 4000 bq par litre fixé par la règlementation.
Un raisonnement similaire peut être également fait avec le krypton-85 le principal rejet gazeux. Le krypton est un gaz noble incapable de réagir chimiquement et d’être fixé dans l’organisme.
Il est demandé à l’exploitant de réduire encore les rejets et un contrôle très strict de la composition et de l’activité des effluents lui est imposé, mais les seuils actuels ne présentent pas, contrairement aux inquiétudes parfois exprimées, de danger pour la santé.
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