Médecine et recherche
Sources radioactives, producteurs de déchets hors nucléaire …
Les laboratoires de biologie et les hôpitaux emploient une grande variété de produits radioactifs. La durée de vie des radioéléments utilisés pour les examens de médecine nucléaire est ultra courte pour la gestion des déchets qui définit comme courte des périodes radioactives allant jusqu’à 30 ans. Par exemple, la période du fluor-18 utilisé pour le dépistage de cancers en tomographie par émission de positons est de 118 minutes, celle du technétium-99m utilisée pour les scintigraphies est de 6 heures. Les temps sont si courts que le fluor-18 doit être acheminé par express de son lieu de production et le technétium produit à l’hôpital.
Le problème est davantage celui de l’approvisionnement en produits radiopharmaceutiques suffisamment frais que celui de la destination de flacons usagés. Les flacons usagés ayant reçu des liquides actifs et des petits matériels de laboratoire (tubes, verrerie, gants, seringues, aiguilles, coton souillé) constituent des déchets à vie très courte. Ils sont placés en attente puis éliminés avec les autres déchets hospitaliers après un contrôle final de la radioactivité résiduelle.
La situation est différente pour les thérapies. Les sources radioactives sont puissantes et les durées de vie ne sont plus ultracourtes. C’est le cas du césium-137 (période 30 ans) et surtout du cobalt-60 (période 5 ans). Les sources scellées sont renvoyées aux fournisseurs après exploitation. Dans les unités productrices, les déchets solides sont groupés dans des conteneurs spécifiques pour contrer tout risque radioactif, infectieux ou chimique. Les déchets qui ne sont pas gérés de cette manière, et qui nécessitent d’être envoyés vers un stockage de l’Andra, représentent un volume faible.
Le cas de l’iode-131 administré pour traiter certains cancers de la thyroïde est à part. Les effluents aqueux, provenant des laboratoires et des sanitaires des chambres réservées aux patients ayant reçu des doses d’iode 131, sont collectés dans des cuves et stockés pour décroissance sur place. La période de l’iode-131 est de 8 jours. Au bout de quelques mois, les contenus des cuves ont perdu leur radioactivité.
Dans le domaine de la recherche, l’ANDRA a dénombré 346 utilisateurs de radionucléides et donc producteurs de déchets. Parmi ces établissements publics ou privés, on peut citer : de nombreux laboratoires de recherche médicale hébergés souvent au sein des hôpitaux, des unités de l’INSERM, des unités de recherche de l’industrie chimique ou pharmaceutique, des laboratoires du CNRS.
Dans un autre domaine, les installations lourdes de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), les accélérateurs de particules, comme le GANIL à Caen, le synchrotron SOLEIL et ceux du Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), à la frontière franco-suisse, produisent et détiennent des déchets.
En biologie cellulaire et moléculaire, les radioéléments servent à marquer des molécules auxquelles ils sont incorporés. Ils s’utilisent souvent sous forme de petits échantillons de liquides. Après utilisation, les sources et les déchets sont en général confiés à l’ANDRA qui les expédie pour traitement à une société spécialisée CENTRACO, ou si les déchets ont une période inférieure à 100 jours, ils restent sur place, en attente de la décroissance de leur radioactivité. L’utilisation des sources non scellées conduit également à la production de déchets solides (gants tubes, verreries…) contaminés.
La majorité des déchets sont de « faible ou moyenne activité à vie courte » ou de très faible activité (TFA). Ils sont produits par les installations de recherche comme les accélérateurs de particules, dont les équipements peuvent être activés par le flux de particules.
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