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Mesures pour garantir la sûreté des transports.

Les matières nucléaires sont très radioactives. Comment éviter tout risque d’accident, garantir la sûreté maximale ? Pour atteindre ces objectifs, on fait appel aux principes de la « défense en profondeur ». La sûreté maximale est assurée par la robustesse des emballages, la fiabilité des transports, et aussi la prévention des accidents.

Transport par le rail
Transport par chemin de fer d’un château contenant du combustible irradié. Le rail, qui offre un moyen de transport très sûr, est choisi en priorité pour les colis lourds ou encombrants dès lors qu’il existe une liaison ferroviaire disponible. Pour cette raison, la quasi-totalité du combustible irradié destiné au retraitement est acheminé par chemin de fer jusqu’au terminal ferroviaire de Valognes à proximité de l’usine de la Hague.
© SIDNEY JEZEQUEL /AREVA

La radioactivité du combustible irradié impose de le transporter dans des conteneurs spécialement conçus appelés « châteaux ». En France, les assemblages des réacteurs REP sont véhiculés dans des châteaux contenant chacun 12 assemblages, sous air sec. Des châteaux de caractéristiques similaires sont utilisés pour les transports de MOX et des déchets vitrifiés. Leurs parois épaisses protègent des radiations et leur étanchéité empêche la dissémination des matières radioactives.

Le château de transport constitue une barrière de confinement telle qu’elle permet l’acheminement de l’élément combustible ou de déchets par la route, par le train, ou par mer.

Essai de chute et tenue au feu
Les châteaux de transport de matières radioactives sont conçus pour résister à des chocs violents et à l’incendie de façon à éviter toute dispersion. La photographie de gauche montre un essai de chute d’une maquette d’un château TN24 d’une hauteur de 9 mètres et celle de droite un essai de résistance au feu d’un conteneur FS47, le château et le conteneur étant destinés au transport du plutonium. Les essais ont été effectués en France au centre de tests de Moronvilliers.
© AREVA/Taillat Jean-Marie

Ces conteneurs d’acier très résistants de plus de 100 tonnes ont des parois atteignant 30 cm. Les châteaux sont conçus pour résister au feu, à un tir de roquette et à l’écrasement qui pourrait survenir lors d’un accident du camion ou du train qui les transportent. Ils doivent subir des tests de résistance au choc (50 km/h), à la perforation, à l’incendie (feu de 800°C pendant 30 minutes) ou à l’immersion (sous 200 m d’eau).

Le rail, qui est reconnu comme un moyen de transport très sûr pour les convois de fort gabarit, est choisi en priorité pour les colis lourds ou encombrants dès lors qu’il existe une liaison ferroviaire disponible.

Aucun transport de combustible n’est effectué par voie aérienne, pour des raisons de sécurité évidentes.

Le transport maritime représente 3 % des transports de matières radioactives du cycle du combustible nucléaire.

Essais de sûreté
Pour prévenir les risques de disséminations de matières radioactives, les châteaux de transports sont assujettis à des conditions très strictes par les autorités de sûreté. Pour être certifiés aux Etats-Unis par la Nuclear Regulatory Commission, tous les châteaux de transports doivent passer des tests de chute libre, de perforation, d’immersion et de résistance au feu..
© DOE

Les navires utilisés pour le transport vers le Japon du combustible MOX sont équipés de dispositifs spéciaux et redondants comme une double coque, des systèmes de détection et d’extinction d’incendie et des radars anti-collisions. Le parcours du navire, qui bénéficie d’une protection armée, est suivi en temps réel à l’aide d’un système de positionnement par satellite.

En cas de naufrage, les parois du château et des conteneurs, les gaines au zirconium dans le cas du combustible irradié ou la matrice de verre pour les déchets vitrifiés s’opposent à la dissémination des matières radioactives. Quand la corrosion viendra à bout des conteneurs, après quelques dizaines d’années ou davantage, les pastilles d’oxyde d’uranium ou les matrices vitrifiées insolubles offriront une bonne résistance à la dissémination (Les produits les plus radioactifs auront disparu comme les isotopes de l’iode, d’autres auront décru comme le césium-137 ou le strontium-90) . On se souvient du naufrage tragique du sous-marin Koursk, finalement remonté à la surface en octobre 2001. Contrairement aux craintes et en raison du séjour assez court dans la mer, on n’observa pas de fuites radioactives.