Immobiliser la radioactivité
Une technique très efficace pour se protéger des rayons émis par des corps radioactifs, consiste à les concentrer puis à les conditionner sous une forme inaltérable qui évite leur migration dans l’environnement sous l’action notamment de l’eau. Les déchets sont placés à l’intérieur de conteneurs pour constituer des colis solides et stables, faciles à manutentionner et à transporter, prêts pour un entreposage temporaire ou un stockage définitif.
Les milieux utilisés pour piéger les atomes radioactifs sont variés : ciments, bitumes, résines thermodurcissables, verres, céramiques, etc. Cette « matrice de confinement » qui accueille les éléments radioactifs, constitue avec le conteneur une barrière de protection. Son choix dépend de la radioactivité des déchets considérés. A très long terme, ce sera au milieu géologique d’un site de stockage d’assurer le confinement quand le conteneur et la matrice de confinement auront disparu ou se seront dégradés.
On a recours en France aux verres pour les déchets de haute activité issus du retraitement. Ces déchets sont vitrifiés (à l’usine de retraitement de la Hague) sous forme de verres borosilicates, résistant bien à la chaleur et aux radiations. Ces verres sont ensuite enrobés dans un conteneur en acier qui facilite leur manutention. La structure vitreuse résiste bien au contact des eaux souterraines. En cas de lessivage important, une attaque en profondeur lente se fait par un phénomène de « lixiviation ».
L’incorporation des déchets dans des céramiques est étudiée, en raison d’une résistance exceptionnelle à l’eau, mais elles sont encore coûteuses.
Les déchets MAVL de moyenne activité, plus volumineux que ceux de type de haute activité HA, étaient jusqu’à une date récente enrobés dans un matériau inerte : bitume ou béton. Depuis 2002 ils sont compactés et placés à l’intérieur d’un conteneur en acier inoxydable similaire à celui des déchets vitrifiés.
Les déchets faiblement radioactifs contiennent peu de matières radioactives. Il y a intérêt à les compacter pour réduire leur volume. Ils sont coulés dans des ciments, bitumes ou résines afin d’être placés dans des fûts.
En attendant qu’il soit utilisé pour du combustible MOX, le plutonium issu du retraitement est conditionné sous forme d’oxydes insolubles (PuO2) en boîtes étanches, de petites dimension pour éviter le risque de criticité.
Pour compléter ce panorama, les combustibles usés très radioactifs sortis des réacteurs ne sont pas encore conditionnés. Ces assemblages irradiés qui ne sont pas retraités sont actuellement entreposés dans des piscines où dans des silos. Ces structures fragiles et très radioactives de plus de 4 m de long sont encombrantes. Quand viendra le moment de les stocker, il est prévu de les insérer à l’intérieur de lourds et volumineux conteneurs, comme aux USA et en Suède.
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