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Déchets TFA : des déchets de très faible activité

TFA : la catégorie de déchets la moins radioactive

Les déchets de très faible activité (TFA) se situent entre les déchets de faible et moyenne activité et des déchets conventionnels non radioactifs. Leur activité est inférieure à 100 kBq par kilo. Ce sont des résidus industriels dont l’activité moyenne avoisine 10 000 becquerels par kilo.

Parler de très faible radioactivité à propos de milliers de désintégrations par seconde semble paradoxal, mais rappelons que le becquerel est une unité extrêmement dévaluée. Une roche naturelle comme le granit « crache » environ 4000 becquerels par kilogramme. L’activité de notre corps est de 8000 becquerels.

Vieux matériel de laboratoire
Ce matériel de laboratoire hors d’usage qui a été en contact avec des éléments radioactifs, est destiné à faire partie des déchets métalliques de très faible activité.
© ANDRA

La radioactivité des déchets de très faible activité est proche de la radioactivité naturelle. Elle la rejoint au bout de quelques dizaines d’années. Pour cette raison, le stockage de ces déchets ne pose pas de difficultés majeures. Il faut néanmoins prendre des précautions et surveiller l’évolution des sites de stockage.

Les déchets sont constitués de gravats (bétons, plâtres, terres) et ferrailles (éléments de charpente métalliques, de tuyauteries) ayant été en contact avec des produits radioactifs ou ayant été faiblement activés à la suite d’une irradiation par des neutrons, ou encore de volumineuses composantes peu radioactives des centrales nucléaires comme les générateurs de vapeur.

Ferrailles contaminées
Ces ferrailles et éléments de tuyauteries qui ont été légèrement contaminés par des produits radioactifs sont également classés comme des déchets de très faible activité.
© ANDRA

Les déchets TFA ont pour origine :
l’industrie nucléaire avec le démantèlement des centrales nucléaires, des laboratoires d’études, des centres de recherches et de production de matières radioactives
Des industries classiques (agroalimentaires, chimiques ou métallurgiques, etc) utilisant des matériaux naturellement radioactifs.
L’assainissement et la réhabilitation de sites pollués dans le passé comme certains laboratoires ou installations industrielles.

On estime que le démantèlement du parc nucléaire français actuel produira 80 millions de tonnes de ces déchets. L’expérience concernant le démantèlement des centrales est encore limitée. Seul un petit nombre d’anciennes centrales maintenant arrêtées, comme celle de Brennilis en Bretagne, ont été démantelées. Dans un proche avenir, il est prévu de démanteler le réacteur SuperPhénix. Le coût des démantèlements futurs a été, en principe, inclus dans le prix du kilowattheure.

Déchets TFA en grands sacs (“big-bag”)
Les déchets de très faible activité sont composés pour 50 à 60 % de bétons, gravats, terres, de 20 à 40 % de déchets métalliques, d’environ 10 % de déchets non métalliques, et enfin de 1 à 5 % de déchets chimiquement dangereux. Le conditionnement peut être rustique, mais il faut éviter la dispersion de poussières lors des manutentions et du stockage. C’est la raison pour laquelle ces déchets son placés dans de grands sacs.
© ANDRA

En France, des installations de surface dédiées au stockage des déchets de très faible activité sont en place. Le Centre de stockage TFA du CIRES (Centre Industriel de Regroupement, d’Entreposage et de Stockage)) situé sur la commune de Morvilliers dans l’Aube. Le CIRES a été mis en service en août 2003.