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Un conditionnement rustique pour les faibles et très faibles activités

Fût métallique de déchets cimentés
Ce colis, en fût métallique, contient des déchets d’exploitation cimentés d’AREVA en provenance de Pierrelatte. Ces déchets sont générés lors de l’exploitation courante des ateliers (gants, vinyles, tenues) et des opérations de maintenance ou de démantèlement (outillages, équipements métalliques). Ils sont issus d’activités industrielles en amont du cycle du combustible. Ils sont ici conditionnés en fûts de 200 litres, avec une immobilisation par un matériau à base de ciment.
© ANDRA (Fiche catalogue F3-1-03)

Quand la radioactivité est faible ou très faible ou devient inoffensive après quelques dizaines d’années, on peut se contenter de conditionnements adaptés, beaucoup moins exigeants que pour les déchets de haute et de moyenne activité. Tel est le cas des deux catégories de déchets les plus volumineuses à stocker, les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMAVC) ou de très faible activité (TFA). Les proportions d’atomes radioactifs et donc les flux de rayonnements y sont des dizaines de milliers de fois moins importants.

Des conteneurs et des matrices de conditionnement suffisent. Les conteneurs sont en béton, en acier non allié (acier ordinaire) ou en acier allié (acier inoxydable). Dans certains cas, les déchets ne sont pas placés en conteneur avant stockage, en particulier s’ils sont de très faible activité, ou encore s’ils se présentent sous une forme qui permet directement de les stocker de manière sûre, comme les lingots d’acier.

Du ciment pour des résines d’épuration
Les résines d’épuration des piscines d’entreposage des assemblages de combustible usé sont pré-traitées pour éviter toute réaction chimique avec le ciment. Elles sont ensuite mélangées à du ciment, puis ce mélange est déposé dans un fût métallique de 400 l d’épaisseur variable suivant l’activité des résines. Ce fût est alors placé dans un gros conteneur cylindrique béton-fibres où il est immobilisé par injection d’un mortier d’enrobage. (Source catalogue ANDRA F3-3-01)
© ANDRA

 

Écorché d’un fût de déchets bitumés
Les boues provenant d’effluents radioactifs de faible et moyenne activité sont mélangées intimement avec du bitume dans un mélangeur chauffé, puis placées dans des fûts en acier inox. Le chauffage assure l’évaporation de la majeure partie de l’eau. Après refroidissement, le fût est fermé et transféré vers la zone d’entreposage des fûts de la Station de Traitement des Effluents STE3 de la Hague, démarrée en 1989. (Source catalogue ANDRA F2-3-04).
© ANDRA

L’immobilisation des atomes radioactifs au sein d’un milieu solide, appelé matrice, s’impose en général pour les déchets FMAVC accueillis au Centre de stockage de l’Aube, ou pour les déchets liquides dont le traitement et le conditionnement se font souvent en une seule opération. Il n’est pas systématique dans les autres cas

Pour des déchets moyennement ou faiblement radioactifs à vie courte (FMAVC), on utilise des matériaux à base de ciment, des résines polymères ou du bitume.

Un exemple est celui des résines échangeuses d’ions qui servent à épurer l’eau des piscines où sont entreposées les assemblages de combustible usé à la sortie des réacteurs et plus tard à la Hague. Ayant piégé la radioactivité de ces eaux, devenues radioactives, ces résines constituent des déchets après leur utilisation. Les colis de déchets sont obtenus en mélangeant les résines à du ciment avant de placer le tout en conteneur.

Les boues issues du traitement d’effluents radioactifs liquides étaient enrobées dans une matrice bitume puis mises dans de grands fûts. Une nouvelle gestion de ce type de déchets a permis de réduire la production de ces fûts bitumineux depuis les années 1980. La reprise des fûts anciens est actuellement mise en œuvre.

Le conditionnement est simplifié pour les déchets de très faible activité (déchets TFA) qui se situent entre les déchets conventionnels et les déchets précédents. La plus grosse partie de ces déchets, qui proviennent essentiellement du démantèlement des installations nucléaires, sont constitués de bétons, de gravats et de terres. Certains sont simplement emballés dans de grands sacs poubelles avant d’être stockés.

“Big bags” de déchets TFA en attente au CIRES
Gros sacs de gravats en attente de stockage dans une alvéole en cours de remplissage du centre de stockage de Morvilliers, le CIRES.
© ANDRA

Plusieurs types de conditionnement sont possibles, les déchets présentant un risque de dispersion de la contamination radioactive doivent être livrés dans des emballages fermés. Il faut prendre en compte le risque chimique présenté par la nature des éléments présents. Les déchets dangereux de ce point de vue sont neutralisés par mélange avec un ciment.