LARADIOACTIVITE.COM

Une base de connaissances grand public créée et alimentée par la communauté des physiciennes et physiciens.

Sources scellées et traceurs : des applications multiples

Sources scellées
La structure et le conditionnement des sources scellées sont conçus pour prévenir la dispersion des matières radioactives et tout contact avec celles-ci. Les sources sont entreposées, en dehors des périodes d’utilisation, dans des conteneurs ou châteaux, pour éviter toute exposition inutile aux rayonnements. Petite source scellée à gauche et à droite conteneur pour l’entreposage et le transport d’une puissante source radioactive.
© ANDRA/IAEA

D’infimes quantités d’atomes radioactifs sont utilisées pour satisfaire les besoins de la médecine, de l’industrie ou de la recherche, sous forme de sources radioactives ou de traceurs. Ces radioéléments qui n’existent pas pour la plupart à l’état naturel sont généralement produits dans des installations spécialisées : de petits réacteurs conçus à cette fin ou encore, dans le cas de certains isotopes à vie très courte utilisés en médecine dans de grands hôpitaux, de petits accélérateurs installés à demeure.

Parmi leurs utilisations, on peut citer le traitement des cancers, le diagnostic médical, l’irradiation industrielle, le contrôle non destructif, le contrôle de paramètres et de nombreuses applications au laboratoire. Pour l’irradiation industrielle et le traitement des cancers, certaines sources sont puissantes.

Ces radioéléments peuvent être à l’origine d’une exposition non-naturelle à la radioactivité si des précautions ne sont pas prises. Il faut éviter la dispersion des radioéléments présents quand ils présentent un danger du fait de leur activité radioactive, de la nocivité des rayons ou de la durée de vie du radioélément.

Petites sources de laboratoire
Échantillons de petites sources de laboratoire commercialisées pour tester le fonctionnement de compteurs Geiger. Une quantité de radioélément, d’activité requise, est placée dans une pastille creuse de plastique de 3 mm de profondeur, remplie de colle expoxy qui immobilise la radioactivité. L’activité des trois sources de la figure (alpha, bêta et gamma) est de l’ordre du microcurie (millionième de curie), des activités comparables à celles naturelle du corps humain, c’est à dire très faible.
© Imagesco

C’est pourquoi les sources radioactives sont généralement scellées pour empêcher la dispersion de matières radioactives. Quand elles ne sont pas utilisées, elles sont entreposées dans un conteneur ou château de façon à éviter toute exposition inutile aux rayonnements.

Le principal problème de radioprotection avec les sources radioactives est celui de leur très grand nombre, conséquence de leurs multiples applications. C’est ainsi que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) doit gérer les quelques 50 000 sources radioactives utilisées dans l’industrie, la recherche et en médecine. Un autre problème est celui de la fin de vie de ces sources, qui deviennent des déchets gérés par l’Agence Nationale des déchets radioactifs. Fin 2002, le nombre de sources scellées usagées était estimé à environ 140 000.

Les traceurs peuvent être considérés comme des sources radioactives qui ne seraient pas scellées. Les quantités de radioéléments incriminées sont beaucoup plus faibles et les durées de vie courtes, ce qui autorise leur dispersion. Ils sont très utilisés en diagnostic médical.

L’utilisation de traceurs radioactifs incorporés à des molécules est très courante en recherche biologique. Ils sont ainsi un outil puissant d’investigation en biologie cellulaire et moléculaire. Les principaux radioéléments utilisés comme traceurs sont le phosphore 32 ou 33, le carbone 14, le soufre 35, le chrome 51, l’iode 125 et le tritium. Ils sont employés comme traceurs et à des fins d’étalonnage ou d’enseignement.

Une pléthore de traceurs radioactifs sont employés dans les processus industriels pour rechercher les causes de problèmes ou de pertes de rendement, mesurer les flux, contrôler les mélanges de matériaux, localiser les fuites dans les échangeurs de chaleur et les canalisations. Par exemple, l’industrie pétrolière utilise des radioisotopes pour identifier les fuites dans ses pipelines et gazoducs.