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Déchets de faible activité à vie longue

Un entreposage en silos
Les « chemises graphite » entouraient les éléments combustibles des réacteurs de l’ancienne filière française des réacteurs Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG), arrêtés depuis plusieurs années. Elles sont entreposées (à droite) à l’intérieur d’un silo et d’une casemate. On aperçoit (à gauche) un de ces silos, le silo 115, contenant 3 cuves ventilées en acier de 400 m3 , où se trouve entreposée la production de 1966 à 1974.
© ANDRA (Source Catalogue ANDRA)

Ces déchets intermédiaires, d’un niveau d’activité très inférieur à celui des déchets de haute et moyenne activité à vie longue (HA et MAVL), constituent une catégorie à part. Les déchets déchets FAVL font l’objet d’études quant à leur gestion future. Contenant principalement des radioéléments à longue durée de vie, ils ne relèvent pas non plus des centres de stockages réservés aux déchets à vie courte ou de très faible activité.

Les principaux déchets de cette catégorie sont les déchets dits radifères et les déchets dits graphites.

Les déchets radifères résultent principalement de l’utilisation de minerais légèrement radioactifs contenant ce qu’on appelle en chimie des terres rares et de l’yttrium. Ces produits entrent notamment dans la fabrication de la micro, la HIFI, la vidéo et dans les catalyseurs pour automobiles. Ils contiennent une quantité notable de radium 226 ou encore de thorium 232 (éléments à vie longue). Le procédé industriel a pour effet de concentrer la radioactivité présente dans les résidus. Par ailleurs, certaines peintures luminescentes, des objets comme les têtes de paratonnerres, une partie des déchets d’assainissement des sites pollués anciens relèvent également des déchets radifères.

La radioactivité des déchets radifères est en général comprise entre quelques dizaines de Bq (becquerels) et quelques milliers de Bq par gramme. Les atomes radioactifs sont essentiellement des émetteurs  à vie longue de  particules alpha.

Pour les déchets radifères, les études de l’ANDRA confirment que le stockage à faible profondeur est une solution adaptée. La technique consisterait à creuser dans l’argile des alvéoles de stockage à 15 mètres de profondeur, ces alvéoles étant ensuite recouverte de la même argile.

Les déchets radifères sont entreposés en l’état, dans l’attente d’un centre de stockage dédié, ce qui impliquera éventuellement un traitement et la définition d’un conditionnement adapté. Les producteurs étudient actuellement un mode de conditionnement sous forme d’un colis en béton.

Déchets radifères et graphite
Les déchets de faible activité à vie longue englobent plusieurs types de déchets : déchets radifères liés à l’utilisation du radium dans les années 1920 et aux industries extrayant de minerais des terres rares ; déchets graphite provenant du démantèlement des réacteurs de première génération graphite-gaz aujourd’hui arrêtés. S’ajoutent à cet inventaire des déchets divers comme des sources radioactives usagées, des objets anciens contenant du radium.
© ANDRA

Les déchets graphites proviennent des centrales anciennes de la filière maintenant arrêtée des réacteurs à uranium naturel et graphite gaz. Le graphite qui servait à ralentir les neutrons devait être d’une grande pureté. Il faut distinguer les “chemises” en graphite à l’intérieur desquelles était placé le combustible des “empilements” de graphite enserrant l’ensemble. Le niveau de radioactivité de ces déchets graphites est en général compris entre dix et cent kBq par gramme. Les atomes radioactifs sont essentiellement des émetteurs bêta à vie longue : carbone-14 mais aussi chlore-36 issu d’impuretés dans le graphite.

Pour les déchets graphite, les résultats des études sont attendus pour 2014. Les déchets les moins actifs pourraient être stockés à faible profondeur et les plus actifs dans un stockage dédié à 100 m de profondeur. Ils pourraient être aussi stockés, pour les plus actifs d’entre eux (les chemises), dans le grand centre de stockage (CIGEO) prévu pour les déchets de haute activité et de moyenne activité dont certains à vie longue.

Les déchets de faible activité à vie longue (FAVL) sont en attente de solutions de gestion définitive. Ils sont actuellement entreposés dans diverses installations comme à Cadarache, le CEDRA (“Conditionnement et Entreposage de Déchets RAdioactifs”)

A ce jour, aucun site d’implantation n’a été déterminé. Il faut trouver des emplacements pour de tels stockages. Un premier appel à candidatures a été lancé en 2008 par l’ANDRA auprès des communes. Deux communes qui avaient répondu positivement à cet appel se sont désistées en 2009. L’ANDRA a donc réétudié l’ensemble du projet et remis ses propositions au Gouvernement en 2012.