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Des déchets radioactifs aux multiples origines …

De futurs et volumineux déchets
Les générateurs de vapeurs sont une des composantes principales des réacteurs à eau pressurisée. EDF a remplacé 33 de ces unités, 15 entre entre 2003 et 2010 et prévoyait d’en déposer 15 supplémentaires entre 2011 et 2020. Peu contaminés au contact de l’eau peu radioactive du circuit primaire, ces générateurs de vapeur sont classés comme des déchets de très faible activité.
© ANDRA

Les déchets qui sortent des centrales nucléaires viennent en premier à l’esprit dès qu’il est question de déchets radioactifs. Mais loin des feux de la rampe il existe d’autres origines de déchets, parfois inattendus !

Il ne faut pas confondre cette origine avec le classement basé sur l’activité et la durée de vie des éléments radioactifs qui intervient pour la gestion des déchets. C’est ainsi qu’un générateur de vapeur de réacteur, peu radioactif, est considérée comme un déchet de très faible activité quand il faut le remplacer. Cette volumineuse composante rentre dans la même catégorie de gestion que des objets contaminés récupérés lors du nettoyage du site d’une ancienne usine qui utilisait une peinture contenant du radium pour fabriquer des réveils. Ces déchets de très faible activité (TFA) sont stockés au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (CIRES) de Morvilliers dans l’Aube.

C’est à l’Agence Nationale des Déchets Radioactifs – l’ANDRA – qu’il revient de recenser, d’effectuer la collecte et de définir un mode de gestion pour une grande variété de déchets.

Les objets classés comme déchets radioactifs peuvent être de tailles modestes comme d’anciens paratonnerres à l’américium ou des sources au cobalt utilisées dans les hôpitaux. Ils peuvent être aussi de grandes dimensions comme les générateurs de vapeur, périodiquement remplacés par EDF.

Sources de cobalt et aiguilles de radium
Les bombes au Cobalt, sources puissantes de rayons gamma autrefois utilisées en radiothérapies des cancers sont maintenant remplacées par de petits accélérateurs. Il faut récupérer ces sources dont la puissance décroît de moitié que tous les 5 ans. Par ailleurs, plus de 3300 objets à usage médical comme ces aiguilles de radium ont été récupérés. Le radium était utilisé en curiethérapie dans la première moitié du 20e siècle sous forme d’aiguilles et de tubes. Il a été définitivement remplacé par le césium 137 et l’iridium 192, dont les périodes radioactives, sont beaucoup plus courtes que les 1600 ans du radium.
© ANDRA

Les déchets militaires constituent une source importante. Les combustibles irradiés des réacteurs embarqués s’apparentent à ceux des réacteurs civils, mais ils sont traités à part. Il y a encore les résidus liés à la production des armes nucléaires, souvent couverts par le secret Défense. Un type particulier est constitué par les déchets tritiés dont la principale source est le tritium produit par la Défense Nationale pour ses besoins.

Un mode de gestion est à l’étude pour les déchets issus du démantèlement d’anciennes installations, les “déchets graphite“. On procède cependant actuellement au démantèlement des plus anciennes centrales, du type graphite gaz. Ces centrales à l’uranium naturel utilisaient un modérateur au graphite pour ralentir les neutrons. Ce modérateur au graphite est devenu radioactif sous l’effet de l’irradiation des neutrons.

Le démantèlement des réacteurs graphite-gaz n’est pas représentatif de ce que sera à l’avenir celui des réacteurs à eau pressurisée dont le cœur est beaucoup plus compact et dont le modérateur liquide – de l’eau – peut-être débarrassé facilement de sa radioactivité. Les réacteurs nucléaires français sont encore jeunes et les problèmes liés à leur démantèlement ne se sont pas encore vraiment posés.

Les rebuts des mines d’uranium sont considérés à part. Transporter sur un site de stockage 50 millions de tonnes de ces rebuts serait hors de prix et n’aurait pas de sens, car le niveau d’activité de ces minéraux est proche de la radioactivité naturelle. Par contre, un aménagement des sites s’impose pour qu’ils ne soient pas pollués par des résidus miniers.