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Une panoplie de radioisotopes surtout en diagnostics

De tous les radioisotopes utilisés en diagnostic le technétium 99mTc est de très loin le plus utilisé. A lui seul, il intervient dans 60 % des procédures médicales (diagnostic + thérapie) soit plus de 6 millions de patients par an en Europe en 2001. Il est utilisé comme marqueur, à l’intérieur de molécules organiques complexes, adaptées à l’examen recherché ou, comme dans le cas de l’embolie pulmonaire, de macroagrégats. Exceptionnel produit médical pour un grand nombre d’applications, le technétium est très utilisé, parce qu’il n’émet que des rayons gamma et que son énergie est particulièrement bien adaptée au cristal scintillateur d’iodure de sodium (NaI) dopé au thallium (Tl).

Isotopes en radiodiagnostics
Les noyaux radioactifs – les marqueurs – sont incorporés généralement dans de grosses molécules organiques (des traceurs) choisies pour leur affinité envers l’organe à examiner. Le marqueur le plus utilisé pour les scintigraphies gamma est le technetium-99m associé à divers produits pharmaceutiques, comme par exemple le HMPAO pour le cerveau. D’autres isotopes comme l’iode-123 et le thallium-201 sont choisis pour les examens de la thyroïde ou du cœur.
© M.O.Habert/La Pitié-Salpétrière

L’iode-123 est utilisé pour les scintigraphies thyroïdiennes, un diagnostic très répandu. Le thallium-201, l’est également pour le cœur.

Pour l’exploration d’un même organe, le médecin nucléaire peut disposer de plusieurs radioisotopes : thallium-201 ou technétium-99m pour les scintigraphies cardiaques, kryton-81m ou technétium-99m pour les scintigraphies pulmonaires.

Indications des traceurs en radiodiagnostics
Table de radio-isotopes utilisés en diagnostic pour l’imagerie à l’aide d’une gamma-caméra.
© CEA (Source Clés CEA N°34)

La tomographie par émission de positons (TEP) a principalement recours au fluor-18, un marqueur dont la période est de 110 minutes. La plupart des examens utilisent comme produit radiopharmaceutique le 18FDG , un glucose marqué au fluor-18. La période radioactive voisine de deux heurs nécessite la proximité d’un site de production.

L’emploi d’autres marqueurs émetteurs de positons, comme l’oxygène-15, l’azote-13 ou le carbone-11, dont les périodes sont beaucoup plus courtes (2, 10 et 21 minutes respectivement) est beaucoup plus rare. L’accessibilité à ces radio-isotopes requiert un cyclotron et des installations lourdes de radiochimie sur place.

Signalons enfin le rôle joué par les radio-isotopes dans l’élaboration et la validation des médicaments. Le carbone 14 et le tritium en particulier sont indispensables à la validation des médicaments avant leur commercialisation. Utilisés comme « traceurs » chez l’animal, ils facilitent l’observation de l’action du médicament dans le corps.