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Les concentrations de radon dans les habitations en France

Entrées du radon dans une habitation
Les voies d’infiltration du radon dans une maison sont multiples. La principale voie est le sol sur lequel le bâtiment est construit. Le radon s’accumule de préférence dans des endroits clos et peu ventilés comme les caves et dans les maisons modernes les vides sanitaires. L’eau ayant séjourné dans des nappes souterraines est une voie de transfert secondaire (cette eau restitue une partie du radon dissous).
© IRES/IN2P3

Le radon, qui émerge surtout des sous-sols, se dilue rapidement dans l’atmosphère dès qu’il atteint la surface du sol. Mais il n’en va pas de même lorsqu’il s’infiltre à travers les pores et les fissures jusqu’aux caves et pièces d’habitations de nos maisons calfeutrées. Piégé, il peut alors s’y accumuler et atteindre des concentrations importantes. Le radon étant un élément cancérigène, il s’agit de réduire ces concentrations et d’en limiter le risque.

Le cycle journalier
Dans une maison, la concentration varie avec l’heure de la journée et les modes de vie des habitants. Durant la nuit, portes et fenêtres et sont fermés et le radon s’accumule. Au matin, les volets s’ouvrent, la maison s’aère et le gaz se dissipe.
© IRSN

Le radon présent dans l’air d’une habitation provient essentiellement des matériaux de construction et du sol. La contribution des matériaux de construction ne dépasse généralement pas quelques dizaines de becquerels par mètre cube (Bq/m3). Par contre, le sol de l’habitation est la source de concentrations de radon pouvant atteindre quelques centaines de Bq/m3.

La concentration varie en fortement d’une région à l’autre, en fonction de la nature géologique du sous-sol. Le granit et le schiste en contiennent plus, les sols sédimentaires moins. A l’intérieur d’une même zone géologique, la concentration varie aussi fortement d’une maison à l’autre. Des conditions locales comme la nature du sol sous la maison, peuvent engendrer des concentrations élevées. Enfin, la concentration en radon varie au cours de la journée (plus élevée le matin), d’une saison à l’autre (plus élevée en hiver) et en fonction des conditions météorologiques.

La principale source d’infiltrations est le sol sur lequel le bâtiment est construit. Plus on s’éloigne de la source de ces infiltrations (de la cave dans les maisons anciennes), plus la concentration diminue. Le bâtiment est généralement construit en dépression par rapport au sol, ce qui favorise le transfert du radon du sol vers le bâtiment. Il existe des voies préférentielles d’infiltration.

Carte du radon
La concentration du radon dans l’air est mesurée par le nombre de désintégrations (becquerels) par mètre cube. Cette carte montre la moyenne des mesures effectuées dans 10013 communes. Les zones à fortes concentrations épousent les contours du Massif-Central et de la Bretagne, régions de vieux massifs granitiques.
© IRSN

Les infiltrations dépendent des caractéristiques de la construction du bâtiment (sur sous-sol, terre-plein ou vide sanitaire), de la séparation plus ou moins efficace entre le sol et le bâtiment (terre battue, plancher, dalle en béton), des défauts d’étanchéité à l’air du bâtiment (fissures et porosité des murs et sols, défauts des joints). Les voies de transfert entre les différents niveaux (passage de canalisations, escalier,…) constituent aussi des voies de transfert.

La concentration dans une habitation varie selon l’occupation et les modes de vie de ses habitants. Plus la ventilation est forte et efficace, moins il y a de risques d’avoir de grandes concentrations de radon dans l’habitation. Les moyens pour diminuer les concentrations élevées sont simples : aérer et ventiler les maisons, les sous-sols et les vides sanitaires ; améliorer l’étanchéité des murs et des planchers.

Table de concentrations radon
Quatre départements de la région Auvergne, une région granitique, sont plus exposés au radon que la moyenne française. Les moyennes départementales des concentrations en radon cachent de grandes disparités. Sur la base des mesures réalisées par l’IRSN, on estime qu’il y aurait en France 60 000 bâtiments où la concentration moyenne annuelle serait supérieure à 1 000 Bq/m3, et 300 000 cette concentration dépasserait 400 Bq/m3.
© IRES/IN2P3 (source IRSN)

Dans la grande majorité des cas, ces mesures simples suffisent. En cas de problème, la pose de détecteurs dans les différents locaux pour des durées variables peut s’avérer utile. Il existe des organismes spécialisés dans le diagnostic et la réduction du radon. En particulier, l’IRSN procède à des analyses dans les maisons et l’environnement et évalue les actions de protection.

NB : Pour tout renseignement concernant le radon, ses risques, les moyens de mesures, et les actions correctives, on peut s’adresser à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), à la Direction départementale de l’équipement (DDE) et à la Fédération française du bâtiment (FFB).