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Des dosimètres très répandus : simples et fiables

Ces dosimètres ont été longtemps très utilisés. En France, ils ne sont plus autorisés, car ces dosimètres se sont révélés pas assez sensibles pour les faibles doses après que la législation en matière de radioprotection ait abaissé de 0,2 à 0,1 millisieverts (mSv) le seuil des doses à mesurer.

Les dosimètres photographiques mesurent les doses reçues, pendant une quinzaine de jours, résultant d’expositions externes aux rayonnements bêta, gamma, à des rayons X ou à des neutrons thermiques.

Les films photographiques sont sensibles à la lumière qui n’est rien d’autre qu’un rayonnement électromagnétique. Celle-ci transforme par ionisation les ions d’argent Ag+ dispersés dans la gélatine du film en argent métallique. Les rayonnements alpha et bêta ont le même effet, rendant les films utilisables pour leur détection. Mais les sensibilités doivent être adaptées. Les plus sensibles arrivent à mesurer une dose de 0,1 mSv, ce qui les rend très utiles pour surveiller des doses cumulées mais non pour des doses instantanées.

Films-badges
Les films-badges sont des dosimètres photographiques, faits d’émulsions photographiques placées dans un boîtier ou un sachet scellé et protégé par des écrans. Ces dosimètres sont portés au niveau de la poitrine, ou du poignet. Après développement dans un laboratoire spécialisé, la mesure des densités optiques des émulsions photographiques et la comparaison avec des films étalonnés permet d’obtenir une dose d’exposition externe.
© IRSN (Source Institut National de Recherche et Sécurité)

En disposant ces films derrière un écran composé d’un certain nombre de plages d’épaisseurs ou de matériaux différents, on peut estimer la répartition en énergie des photons qui composent la dose reçue en mesurant la dose mesurée derrière chaque plage.

Le film-badge est généralement porté à hauteur de la poitrine, car cet emplacement correspond, en général, il à la valeur moyenne de l’exposition totale du corps. Dans certains cas d’expositions, le médecin du travail peut souhaiter connaître la dose reçue en un endroit donné du corps (thyroïde, gonades, etc…) : un film-badge supplémentaire sera alors porté par la personne au niveau de l’organe particulièrement exposé.

 

Inconvénients et avantages des film-badges

Parmi les inconvénients de ces dosimètres :
Ils doivent être développés, le plus souvent tous les mois en raison de leur faible sensibilité, et donc le résultat est connu avec retard ; c’est un outil de surveillance a posteriori, qui ne sert qu’une fois ;
Ils sont sensibles aux conditions extérieures (humidité, chaleur, agents chimiques) et ne peuvent être stockés très longtemps avant utilisation ;
La sensibilité dépend du nombre de plages utilisées, ce qui peut rendre l’exploitation de ces badges assez lourde.

Parmi les avantages :
Leur faible coût de fabrication ;
Leur faible poids et encombrement qui en font un outil bien adapté au port individuel. Les badges standard font environ 12 cm2. Ils peuvent, après développement être conservés très longtemps ;
Munis d’écran en cadmium, ils sont sensibles aux neutrons.

Utilisation des dosimètres photographiques : document 2001