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Des règles de bon sens adaptées à la nature des rayons

La nécessité de se protéger des radiations apparut très peu de temps après la découverte de la radioactivité. Après sa découverte des rayons uraniques, Henri Becquerel s’aperçut qu’un tube de matière radioactive, gardé dans la poche de sa veste, avait provoqué une brûlure comparable à un coup de soleil. Mais on n’imaginait pas leur nocivité.

Manipulations en boîte à gants
Les manipulations de produits très radioactifs demandent des mesures de radioprotection renforcées. Dans cette installation du CEA à Marcoule, on procède à des essais de nouvelles molécules conçues pour séparer certains éléments radioactifs à vie longue. Ces tests se font en boîte à gants, pour éviter tout contact avec les produits manipulés. Le hublot en verre au plomb protège contre les rayons gamma.
©  CEA (Atalante)/Foulon

Les moyens de protection sont très variés. Les principes sont basés sur des règles de bon sens et dépendent du pouvoir de pénétration du type de rayonnement.

Quelques règles simples sont à respecter lorsque l’on a affaire à des substances radioactives. Il convient d’abord de se tenir éloigné, l’exposition variant pour les rayons gamma en raison inverse du carré de la distance. Si la source est intense, Il est nécessaire de placer la source derrière un blindage approprié, par exemple un écran de plomb.

Il ne faut jamais toucher directement de la main une surface contaminée ou une substance radioactive, mais utiliser des gants. Pour la même raison, il ne faut pas manger, ni fumer à proximité et se laver les mains après avoir manipulé des matériaux radioactifs alpha et bêta.

On utilise des écrans absorbant les rayons. Les radiologues s’abritent derrière leur écran de verre au plomb. Les substances radioactives doivent être manipulées à distance. Les usines traitant les combustibles et les déchets nucléaires utilisent des robots.

Dans les laboratoires, les sources radioactives sont rangées dans des châteaux de plomb. Elles sont soigneusement inventoriées et leur devenir est constamment contrôlé par des organismes de sûreté nucléaire. On prend des précautions durant leur transport.

Pour des travailleurs exposés, on cherche à limiter la durée d’exposition. On se protège du contact et de l’inhalation de poussières radioactives par des combinaisons étanches. Les gants, combinaisons et matériels contaminés par un contact avec des substances radioactives sont mis de côté et stockés comme des déchets de faible radioactivité.

Afin de mieux protéger, il est enfin nécessaire de détecter et de mesurer les doses d’irradiation. Un rayonnement alpha et bêta est souvent suivi par des rayons gamma de désexcitation du noyau. Le rayonnement émis est donc complexe avec de multiples composantes. Une bonne protection demande une bonne détection.

Il est facile de se protéger des particules chargées si l’épaisseur de blindage est supérieure à leur parcours maximal. Il est impossible en principe d’arrêter parfaitement des particules neutres. Pratiquement, un blindage adéquat permet de rendre négligeable le rayonnement non arrêté.

En France, il existe un Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), dont une des missions est d’étudier les risques créés par la radioactivité.