Curiethérapies
La plus ancienne thérapie nucléaire aujourd’hui modernisée
La Curiethérapie est la plus ancienne application thérapeutique de la radioactivité. Dès 1901, à l’époque de Pierre et Marie Curie, on prend conscience de l’effet des radiations et de la possibilité de les utiliser à des fins médicales en mettant en contact les substances radioactives avec les tumeurs quand elles sont externes ou accessibles.
Préparées dans le années 1920 en collaboration avec la laboratoire Curie, des aiguilles radioactives étaient appliquées dans les tissus malades ou dans des supports moulés adaptés aux zones à traiter. L’Institut du Radium publia ses premières analyses de résultats sur des cancers du corps utérin. Les ampoules ou aiguilles radioactives au radium (un élément naturel très rare) sont aujourd’hui remplacées par des radioéléments artificiels. Le principal, employé aujourd’hui sous forme de sources scellées, est l’iridium-192 dont la période radioactive est de 74 jours.
La curiethérapie permet de traiter, de façon spécifique ou en complément d’un autre traitement, des tumeurs cancéreuses, notamment de la sphère ORL, de la peau, du sein ou des organes génitaux.
La curiethérapie à bas débit est la plus répandue. Elle délivre des débits de dose de 0,4 à 2 Gray (Gy) par heure et nécessite l’hospitalisation du patient durant plusieurs jours. Les sources d’iridium-192 sont destinées aux applications à l’intérieur des tissus. Elles se présentent le plus souvent sous forme de fils de 0,3 à 0,5 mm de diamètre, ayant une longueur maximale de 14 cm. L’activité de ces sources est de l’ordre du ou de quelques milliards de becquerels (GBq). Les curiethérapies endocavitaires (à l’intérieur de cavités naturelles) utilisent soit des fils d’iridium-192 soit des sources de césium-137. Les sources restent en place toute la durée de l’hospitalisation du patient.
La pose des sources s’effectue dans une salle d’application blindée, où les tubes qui contiendront les sources sont mis en place sur le patient et leur bon positionnement est contrôlé par des clichés radiologiques ; puis les sources radioactives sont introduites à l’aide d’un « projecteur de sources » dans une chambre protégée. (NB : l’hôpital doit disposer de chambres protégées pour l’hospitalisation des patients porteurs de sources ainsi que de locaux pour le stockage et de préparation des sources radioactives.)
La curiethérapie pulsée à moyen débit est appelée à se développer. Cette technique délivre des doses identiques à celles de la curiethérapie à bas débit mais réparties sur des temps plus courts. Les irradiations sont fractionnées en plusieurs séquences (pulses). Le patient ne porte pas en permanence des sources, ce qui améliore son confort et lui permet de recevoir des visites. La radioprotection des personnels est améliorée car ils peuvent intervenir auprès du patient entre les séances.
La curiethérapie à haut débit utilise une source d’iridium-192 de quelques millimètres, d’activité beaucoup plus forte (jusqu’à 370 GBq) et délivrant des débits de dose supérieurs à 12 Gray/h. Un projecteur de source comparable à celui employé pour la curiethérapie pulsée est utilisé. Les temps de traitement durent quelques minutes au maximum. Les irradiations sont conduites dans un local s’apparentant à une salle de radiothérapie externe et disposant des mêmes dispositifs de sécurité.
La curiethérapie à haut débit est utilisée principalement pour le traitement des cancers de l’œsophage et des bronches.
Une des Curiethérapies les plus utilisées de nos jours est celle de la prostate. La curiethérapie de la prostate consiste à installer dans celle-ci des implants radioactifs.
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