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Un outil d’analyse non agressif du fonctionnement biologique

Les maladies sont des processus biologiques et la Médecine Nucléaire procure des images de ces processus biologiques. La plupart des radiotraceurs utilisés en imagerie nucléaire s’intègrent dans un processus biologique – comme le renouvellement des minéraux dans les os, le transport du potassium dans le muscle cardiaque, ou le métabolisme du glucose (sucre) dans divers organes ou tumeurs. Parce qu’elle fournit des images d’un processus biologique (physiologie), la Médecine Nucléaire diffère d’autres techniques d’imagerie comme les rayons X, les scanners, la résonance magnétique nucléaire, l’échographie qui visualisent surtout les structures et les formes (l’anatomie).

Diagnostic en TEP
Les examens de médecine nucléaire révèlent ce que des examens classiques ne sauraient diagnostiquer. La figure montre deux « balayages corps entiers » obtenus sur deux patients par tomographie par émission de positons (TEP). L’image de gauche est normale : l’image de droite est celle d’une patiente avec une tumeur au poumon consécutive à un cancer du sein. Le balayage montre un accroissement de la consommation de Fluore-18 FDG dans la tumeur, les tumeurs en développement utilisant davantage de sucre (glucose) que les tissus normaux.
© DOE/BER

Caractéristiques et techniques

La Médecine Nucléaire à visée diagnostique (imagerie scintigraphique) présente trois caractéristiques principales :

elle est inoffensive, car les quantités de radio-activité introduites dans le corps humain sont minimes. La plupart des scintigraphies délivrent des doses de rayonnement de l’ordre d’une simple radiographie pulmonaire. De nombreux travaux tendent actuellement à réduire encore les doses pour obtenir pourtant des renseignements identiques, voire supérieurs ;

elle est non agressive, puisque sauf cas très particulier, une simple injection intra-veineuse suffit, le produit diffusant ensuite dans l’organisme et se concentrant plus ou moins dans certains tissus en fonction d’affinités connues à l’avance ;

elle fournit une imagerie fonctionnelle, c’est-à-dire qu’on obtient des renseignements non seulement sur la morphologie de l’organe étudié, mais aussi et surtout sur son fonctionnement. Par exemple, une scintigraphie thyroïdienne, donnant une image assez précise de la distribution d’iode dans la thyroïde, peut être complétée par une étude en fonction du temps qui permettra de juger de la normalité ou non du processus de fixation et d’élimination de l’iode. Ceci est lié à la particularité (très précieuse en l’occurrence) du corps radio-actif de se comporter exactement comme l’isotope stable et de présenter le même métabolisme, qu’on peut suivre en étudiant le devenir des rayonnements émis.

Le médecin nucléaire doit utiliser ses connaissances en biologie et en pharmacocinétique afin de déterminer le produit marqueur le mieux adapté pour le diagnostic recherché. Plus tard, lors de l’examen, les manipulations nécessitées pour la préparation des injections doivent être réalisée avec le plus grand soin et des contrôles très stricts accompagnent chaque étape de la procédure.