Radioprotection gamma
Un rayonnement pénétrant, difficile à absorber
Les rayons gamma sont beaucoup moins dangereux que les rayons alpha et bêta en cas d’ingestion de produits radioactifs. Plus pénétrants que les rayons X, une bonne partie de ces rayons sortiront de la partie du corps incriminée sans y avoir déposé d’énergie.
Par contre, on se préoccupera principalement des gamma dans le cas d’une exposition à une source externe de rayonnements. On cherchera alors à se protéger en blindant la source, en interposant des écrans ou en s’en éloignant. L’exposition décroit comme le carré de la distance à la source : c’est l’effet d’angle solide.
Le rayonnement est d’autant plus vite atténué par un blindage ou un écran que la matière traversée comprend des atomes lourds dont le noyau possède une charge électrique très élevée. C’est la raison pour laquelle, on utilise pour se protéger dans des laboratoires des briques de plomb. Ce matériau dont les atomes sont particulièrement lourds (A=208) est de surcroît bon marché.
L’intensité du rayonnement qui subsiste après avoir traversé une certaine épaisseur d’écran décroît de la même façon que l’activité d’une source radioactive décroît avec le temps : selon une loi exponentielle définie par une longueur appelée longueur d’atténuation. Quelle que soit l’épaisseur traversée, il subsiste une fraction du rayonnement qui n’a pas interagi. En pratique, le rayonnement est très atténué. Il est divisé par 1000 après dix longueurs d’atténuation.
Atténuation et absorption
Atténuation ne signifie pas absorption. Le rayonnement qui interagit ne disparait pas complètement. Il donne lieu à un rayonnement secondaire, rayons X ou gamma produits par effet Compton ou effet photoélectrique. Ces derniers héritent d’une partie de l’énergie et se propagent à leur tour. Les électrons qui les accompagnent seront quant à eux absorbés après un court parcours, surtout si la matière est dense.
Le phénomène devient complexe. Pour la radioprotection, il convient de considérer l’énergie absorbée plutôt que l’atténuation des rayons primaires. Si l’on ajoute une épaisseur suffisante d’écran le rayonnement secondaire est lui aussi absorbé.
La contrepartie du pouvoir de pénétration est une moindre toxicité. Les rayons gamma n’ionisent pas le milieu traversé mais mettent en mouvement des électrons à l’endroit où ils interagissent et à qui ils transmettent une partie de leur énergie. S’en remettant à ces intermédiaires pour déposer leur énergie, les effets des gamma ne sont pas localisés comme ceux des rayonnements chargés qui sont concentrés le long de trajectoires.
Ceci explique que l’on puisse observer sans danger une source intense de cobalt-60 à travers des verres au plomb épais d’une vingtaine de centimètres ou des assemblages de combustible nucléaire à travers trois mètres d’eau d’une piscine de réacteur.
Dans le cas des diagnostics médicaux, une fraction plus ou moins importante des gamma ressort de l’organisme avant d’avoir interagi : ces gamma ne produisent aucun préjudice et peuvent atteindre un détecteur. C’est la raison pour laquelle les gamma sont recherchés pour des diagnostics médicaux comme les scintigraphies : le radioélément le plus utilisé est le technétium-99m qui n’émet que des gamma. Lors de ces scintigraphies, l’émetteur est interne mais l’irradiation du tissu ou de l’organe examiné est minimale.
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