Ernest Rutherford
Ernest Rutherford
En octobre 1895, débarque en Angleterre un jeune Néo-zélandais de 24 ans. Il s’appelle Ernest Rutherford et a fait la moitié du tour du monde pour entrer dans un laboratoire prestigieux, le Cavendish Laboratory de Cambridge.
Un mois après son arrivée, l’annonce de la découverte des rayons X par Roentgen secoue le monde scientifique et l’opinion. J.J. Thomson, qui l’a accueilli, se prépare à trouver l’électron et à devenir célèbre. En 1897, Thomson dirige son jeune assistant sur les rayons de Becquerel dont on commençait à parler.
Dès janvier 1898, après avoir achevé sa thèse, il publie une étude sur le rayonnement de l’uranium, où il écrit : « Ces expériences montrent que le rayonnement de l’uranium est complexe et qu’il comporte deux types distincts de rayonnements : l’un qui est très facilement absorbé et que l’on appellera par commodité le rayonnement alpha, et l’autre de caractère plus pénétrant et qui sera appelé le rayonnement bêta ».
Nommé jeune professeur à l’Université Mc Gill de Montréal, il rencontre au Canada un jeune chimiste de talent, Frederick Soddy. Avec Soddy, il identifie une émanation radioactive du radium comme étant du radon et montre que la nature change les atomes quand ils se désintègrent.
C’est encore Rutherford qui formule la notion de période radioactive et identifie les particules alpha à de l’hélium. Lors de son discours de Stockholm pour le prix Nobel en 1908, il crée même la surprise en prouvant que ces atomes d’hélium sont doublement chargés.
Au retour de Suède, il se lance dans l’expérience qui constituera son principal titre de gloire. Avec une intuition et un flair extraordinaire, il interprète les résultats de ses élèves Geiger et Marsden sur « la diffusion des particules alpha » et montre l’existence d’un noyau au cœur des atomes en 1911.
Les découvertes de Rutherford entre 1898 et 1919 mériteraient plusieurs prix Nobel et suffiraient à plusieurs vies bien remplies. Il avait un esprit extraordinairement pragmatique et concret ; il était ouvert à tout fait nouveau imprévu, mais n’acceptait un résultat ou une hypothèse que s’il s’appuyait sur une expérimentation rigoureuse. Il était capable de voir tout de suite les conséquences même lointaines d’une propriété nouvellement découverte.
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