1934 : Radioactivité artificielle
Une découverte aux retombées majeures
Dans les premiers jours de l’année 1934, Frédéric et Irène Joliot-Curie annonçaient dans une note à l’Académie des Sciences qu’ils avaient fabriqué un atome radioactif qui n’existait pas dans la nature.
La découverte de la radioactivité artificielle est d’une importance majeure. Elle signifie que la propriété de radioactivité n’est pas réservée à quelques éléments présents aujourd’hui dans la nature. C’est une propriété générale de la matière. A la création de l’Univers, tous les isotopes radioactifs existaient, ceux dont la période est courte ont progressivement disparu, les autres dont la période radioactive est suffisamment longue sont encore présents aujourd’hui. Produire des radioéléments, par réaction nucléaire, équivaut à recréer des isotopes radioactifs à période courte qui ont disparu.
L’homme est capable d’obtenir les isotopes radioactifs dont il a besoin comme traceur, comme marqueur, ce qui lui permet de suivre l’évolution de l’élément marqué.
Les applications sont nombreuses et bien maîtrisées. Il faut néanmoins être prudent : lorsque des isotopes sont produits en grande quantité, ils peuvent être dangereux et il faut s’en protéger.
Les découvertes faites en sciences exactes ont toujours des retombées dans les autres sciences. Ainsi la physique nucléaire, avec la découverte de la radioactivité artificielle a permis de faire des avancées dans tous les domaines de la connaissance.
Le plus spectaculaire, peut-être, est la biologie pour laquelle l’utilisation des traceurs radioactifs a permis d’accumuler un nombre incalculable de connaissances nouvelles, mais surtout a conduit à modifier la représentation du fonctionnement des organismes vivants.
A l’occasion du colloque « Œuvre et engagement de Frédéric Joliot-Curie » qui s’est tenu en octobre 2000 pour le centenaire de la naissance de Frédéric Joliot, Maurice Tubiana, un pionnier de la médecine nucléaire, a pu dire : « On entend souvent répéter que la première moitié du 20ème siècle aura été dominée par les progrès de la physique et sa deuxième moitié par ceux de la biologie. Si cet aphorisme est vrai, ce que je crois, c’est incontestablement à la découverte de la radioactivité artificielle que nous le devons ».
La tomoscintigraphie cérébrale est un exemple très parlant.
1934 : DÉCOUVERTE DE LA RADIOACTIVITÉ ARTIFICIELLE
– 1) : Irène et Frédéric Joliot-Curie
– 2) : L’expérience de la découverte
– 3) : La radioactivité artificielle : sa portée et ses multiples applications
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