Nucléosynthèse (suite)
Mécanismes de fabrication des noyaux atomiques
Les noyaux des atomes qui constituent notre quotidien se sont formés pour la plupart dans la fournaise des étoiles, et pour le reste lors de violents cataclysmes stellaires.
Les étoiles se forment à partir d’un nuage de matière composé principalement d’hydrogène, mais aussi d’hélium. Il est issu de la nucléosynthèse primordiale qui s’est produite au début de l’univers. Ce nuage se contracte sous l’effet de l’attraction due à la gravitation. L’effondrement gravitationnel du nuage (appelé proto-solaire) échauffe le milieu jusqu’à ce que les premières réactions de fusion puissent « s’allumer ».
La première de ces réactions est celle de la fusion de deux protons qui conduit à formation d’un noyau de deutérium composé d’un proton et d’un neutron. Cette réaction – appelée réaction pp1 – est la principale, celle qui produit le plus d’énergie dans le soleil. Cette première fusion (c.f. page précédente) est suivie d’autres qui conduisent à la formation d’hélium. Cet hélium s’ajoute à ce qui reste de l’hélium de la nucléosynthèse primordiale. Puis à partir de l’hélium, d’autres noyaux légers sont formés, dont notamment le carbone et l’oxygène.
Ainsi fonctionne le soleil depuis 4,5 milliards d’années et pour encore à peu près le même temps. Ces réactions de fusion libèrent de l’énergie, dont une partie rayonne sous forme de lumière et de chaleur. La pression de ces rayonnements empêche l’étoile de se contracter davantage.
Lorsque le combustible hydrogène est épuisé, plus rien ne s’oppose à un nouvel effondrement gravitationnel. La température va s’élever encore plus jusqu’à ce que s’allume la réaction suivante et ainsi de suite jusqu’à la production de fer (Fer-56), au voisinage immédiat du nickel (Nickel-62), le nucléide qui possède la plus grande stabilité. Les réactions de fusion ultimes qui aboutissent au fer ne peuvent se produire qu’au cœur d’étoiles beaucoup plus grosses que le soleil.
Au-delà du fer, la nature a recours à un autre mécanisme pour synthétiser les noyaux les plus lourds – or, argent, plomb, uranium – que nous connaissons. Ce mécanisme survient lors de la dernière étape de la vie de très grosses étoiles, qui se termine par une explosion. L’étoile devient très brillante : une supernova.
L’explosion ensemence l’espace galactique de poussières d’étoiles, contenant des noyaux lourds. Beaucoup plus tard, ces poussières se condenseront avec le gaz interstellaire pour former de nouveaux systèmes solaires et en particulier des planètes solides, comme notre bonne vieille Terre.
LE CEA-Irfu a réalisé une vidéo expliquant la carte des noyaux et la vallée de stabilité. Cette vidéo inclut une séquence “Le creuset stellaire” qui décrit la nucléosynthèse des noyaux moyens et lourds :Accès à la vidéo “Le creuset stellaire”
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