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Un transport peu radioactif

Plus de 90 % du nombre de transports de matières radioactives concernent des radioéléments à usage médical, technologique ou industriel. Les 10 % restants concernent le cycle du combustible nucléaire.

L’amont du cycle ou la préparation du combustible implique le transport des composés de l’uranium entre chacune des étapes qui vont de la mine à l’entrée des assemblages dans les réacteurs.

Transport d’uranium
Le cycle de l’uranium nécessite de nombreux transports, comme celui par le rail de ce conteneur contenant du nitrate d’uranyle. L’uranium étant peu radioactif, les précautions à prendre tiennent surtout aux propriétés chimiques des produits à transporter. Le nitrate d’uranyle est la forme sous laquelle se retrouve l’uranium après qu’il ait été purifié. A l’arrivée à l’usine de Cogema-Pierrelatte, sur le site de Tricastin en France, ce nitrate d’uranyle est destiné à être converti en hexafluorure d’uranium.
© AREVA/Lesage Philippe

Les concentrés d’uranium sont transportés des usines de raffinage aux usines de conversion pour être transformés en hexafluorure. L’hexafluorure est transporté à l’usine d’enrichissement. Puis, l’uranium enrichi est expédié à l’usine de fabrication des assemblages. Les assemblages sont enfin livrés aux centrales. En France, le nombre de chargements annuels pour les combustibles neufs est d’environ 300.

Ces transports concernent des volumes extrêmement faibles en comparaison de ceux nécessaires pour produire la même énergie à partir du charbon ou du fuel.

Manutention de composés d’uranium
Les transports de matières à base d’uranium nécessitent des manutentions, comme ici pour l’entreposage de ces conteneurs d’hexafluorure d’uranium à leur arrivée à l’usine EURODIF de Tricastin en France. Dans cette usine, l’uranium sera enrichi en isotope 235 fissile. Les manipulations, qui se font en extérieur, ne demandent pas des mesures de radioprotection contraignantes. Les précautions à prendre s’apparentent à celles en vigueur dans l’industrie chimique. Les risques découlent davantage de la toxicité chimique du composé d’uranium que de la radioactivité.
© AREVA/Taillat Jean-Marie

Par ailleurs ils présentent peu de dangers : l’uranium est avec le thorium un des éléments les moins radioactifs qui soit et un assemblage neuf est des dizaines de millions de fois moins actif qu’un assemblage usé. Contrairement aux transports de combustibles irradiés, ils présentent peu de risques liés à la radioactivité.

Par contre pour des matières « sensibles », comme l’uranium enrichi, il faut se prémunir contre les risques chimiques, le vol et le détournement. Par exemple, l’hexafluorure d’uranium est très réactif avec l’humidité de l’air et pourrait réagir, en cas d’accident, pour former un nuage acide et toxique. Par ailleurs, les véhicules sont équipés d’un système de positionnement par satellite, comme les voiliers des courses transatlantiques, et escortés par des véhicules de gendarmerie.

En France, c’est la Direction de Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) qui assure et contrôle la robustesse des emballages et la fiabilité des transports. Le rail, reconnu comme un mode de transport très sûr, est choisi en priorité pour les colis lourds et encombrants, la route constituant le moyen le plus souple.

Les incidents liés aux transports de l’uranium non irradié sont rares et ont été sans conséquences sur l’environnement. En France, l’IPSN signale en 1984 le naufrage en mer du Nord d’un cargo transportant des conteneurs d’hexafluorure d’uranium qui furent récupérés par la suite. En 1996, un colis d’hexafluorure d’uranium se décroche d’une grue dans le port du Havre, sans perte de matière.

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