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Un stockage reste à mettre en œuvre pour les déchets de forte activité

Centre de stockage de l’Aube
Le centre de stockage de l’Aube, le CSA, accueille en France les déchets FMAVC de faible et moyenne activité à vie courte. La seconde grande installation en exploitation, située à immédiate proximité, est celle de Morvilliers pour les déchets de très faible activité. Le centre de stockage de l’Aube a pris la succession du centre de la Manche maintenant rempli et rentré en phase de surveillance. Dans ces trois installations le stockage est en surface, contrairement aux déchets de haute activité destinés à être enterrés à de grandes profondeurs.
©  ANDRA

La masse des déchets radioactifs à gérer est minime par rapport à celles d’autres. déchets Elle s’élève en France à environ 2 kilogrammes par habitant et par an, dont seulement 20 grammes de déchets de haute activité parmi lesquels 1 gramme d’éléments à vie longue. Ces grammes sont peu de choses comparés aux 360 kilogrammes d’ordures ménagères, aux 2,5 tonnes de déchets industriels ou aux 6,5 tonnes de gaz carbonique rejetés dans l’atmosphère.

Les problèmes posés par la gestion des déchets radioactifs ne sont pas bien sûr en proportion de leurs quelques grammes ! La gestion varie en fonction de leur activité.

La solution prévue pour les plus radioactifs (ceux dits de moyenne et de haute activité à vie longue) est de les stocker à de grandes profondeurs. Les déchets de haute activité dégagent de la chaleur et ils sont pour l’instant entreposés ce qui permet de les refroidir. Paradoxalement, leur gestion présente peu d’urgence. Un entreposage donne le temps de trouver un bon site de stockage. Il est nécessaire dans l’attente de l’obtention des autorisations requises et pour la construction des installations de stockage.

En France, les premiers colis de déchets vitrifiés devraient être accueillis à partir de 2025 au Centre industriel de stockage géologique (CIGEO). Le site à été trouvé près de Bure en Lorraine, à la frontière des départements de la Meuse et de la Haute-Marne. Cette gigantesque installation souterraine, qui doit être encore approuvée notamment par le parlement, resterait en exploitation une centaine d’années.

En dehors du site du WIPP aux Etats-Unis pour des déchets militaires, il n’existe pas encore de sites de stockage en profondeur. Le projet de Yucca Mountain dans le Nevada pour le stockage des déchets de haute activité a été abandonné en 2010 par l’administration Obama. La France poursuit des recherches sur les propriétés des couches argileuses avec le laboratoire souterrain de Bure dans la Meuse, en attendant CIGEO.

Laboratoire souterrain de Bure
Le laboratoire souterrain de Bure aux confins de la Meuse et de la Haute Marne se compose d’installations en surface sur une superficie d’environ 17 hectares et de plus d’un kilomètre d’installations souterraines à 445 et 490 mètres de profondeur, implantées directement dans la couche argileuse du Callovo-oxfordien. Ces couches argileuses profondes du Bassin Parisien, imperméables et très stables, pourraient accueillir vers 2020 les déchets de haute activité à vie longue.
© ANDRA

La gestion des déchets les moins radioactifs – les 2 kilogrammes par habitant – pose le moins de problèmes. Il faut prendre des précautions en raison de la radioactivité, mais les solutions à mettre en œuvre sont relativement simples. Après un conditionnement qui dépend du niveau d’activité, mais qui reste classique, ces déchets sont stockés en surface. Il existe en France, comme dans les pays étrangers, des centres de stockage. La France en possède trois, dont l’un complètement rempli est entré en phase de surveillance.

Les déchets de « faible et moyenne activité à vie courte » ou déchets FMAVC et les déchets de très faibles activités ou déchets TFA sont les catégories les moins radioactives. Ces deux catégories représentent en volume environ 90 % des déchets radioactifs. Elles disposent déjà d’une solution opérationnelles pour leur stockage, mise en œuvre au centre CSA de l’Aube pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte, et au CIRES de Morvilliers pour les déchets de très faible activité.

On s’en remet à la décroissance naturelle de l’activité pour retrouver un niveau voisin de celui de la radioactivité naturelle. Dans le cas des déchets de très faible activité, l’activité initiale est très faible comme leur nom l’indique. Dans le cas des « déchets de faible et moyenne activité à vie courte », l’activité initiale est plus importante mais on s’en remet à la décroissance relativement rapide de la radioactivité pour rejoindre un niveau acceptable.

La gestion de ces déchets et la mise en œuvre de filières de stockage adaptées ont été confiées à l’Agence Nationale des Déchets Radioactifs. L’ANDRA assure le stockage et la surveillance des déchets de faible activité issus des centrales nucléaires, des hôpitaux, des usines, des laboratoires de recherche, etc…, en conformité avec les règles de sûreté. Elle a aussi pour mission de concevoir et réaliser des centres de stockage pour les déchets qui ne sont pas acceptés dans les installations existantes.

STOCKAGES ET ENTREPOSAGES DIVERS
-1) : Le stockage des déchets hors normes