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Une filière à part

L’usine de Pierrelatte d’AREVA a produit, par le procédé de diffusion gazeuse, de l’uranium enrichi à usage militaire ainsi que du combustible nucléaire à usage militaire et civil. Cette production est aujourd’hui arrêtée Les quantités d’uranium et de plutonium de qualité militaire sont couvertes par le Secret défense, tout comme celles de tritium.

Pour les mêmes raisons, l’inventaire national établi par l’ANDRA ne peut pas détailler la localisation ou la composition des combustibles des réacteurs embarqués sur des porte-avions et des sous-marins qui relèvent d’un secteur sensible. Ces combustibles représentent une part faible des combustibles engendrés par les réacteurs civils. Le stock de combustible usé de la Défense était estimé à 30 tonnes en 2002. Les prévisions étaient de 50 tonnes en 2010, 70 tonnes en 2020. Les combustibles usés de la Défense sont aujourd’hui entreposés et leur avenir n’est pas décidé (stockage ou traitement).

Démantèlement du réacteur G2
Les trois premiers réacteurs français destinés à produire du plutonium de qualité militaire étaient du type Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG). Les réacteurs G1, G2 et G3 ont fonctionné respectivement de 1956 à 1968, 1958 à 1980 et 1960 à 1984. Ils sont en cours de démantèlement. Ils comportent dans leur intérieur des empilements et des réflecteurs en graphite, qui deviendront des déchets lors de leur déconstruction. Environ 2400 tonnes de graphite seront extraits des réacteurs G2 et G3.
© CEA/DAM

Les arsenaux de Cherbourg, de l’Ile Longue à Brest et Toulon produisent des déchets en raison des opérations d’entretien ou de maintenance des chaudières nucléaires embarquées pour la propulsion des sous-marins et du porte-avions français.

Un cœur arrivé en bout de course est remplacé lors d’un carénage. L’ancien est entreposé en piscine pour au moins trois ans, le temps que la radioactivité diminue. Le combustible métallique des premiers sous-marins nucléaires lance-engins (SNLE) est stocké à sec dans l’entreposage CASCAD, au centre du CEA de Cadarache. Ceux plus récents sont retraitables et devraient être pris en charge par l’usine de retraitement de La Hague. Aujourd’hui, cinq cœurs sont stockés à sec et quatorze autres sont répartis dans les trois piscines dont dispose la France.

Démantèlement du Redoutable
Le Redoutable, le premier sous-marin nucléaire français lancé en 1967, en cours de démantèlement. Les cœurs de réacteurs réformés de la propulsion navale sont entreposés à Cherbourg.
© CEA/DAM

Les autres déchets de Direction des applications militaires du CEA, la DAM, présentent deux particularités. Les quantités produites sont faibles au regard des productions civiles et ils sont presque uniquement contaminés par des émetteurs alpha ou du tritium. Les déchets de moyenne activité à vie longue sont essentiellement des boues et concentrés produits autrefois par la station de traitement des effluents de Valduc, injectées et placées dans des fûts métalliques.

Les armées de terre et de l’air, la Marine nationale et la Gendarmerie possèdent des matériels utilisant des propriétés de la radioactivité, notamment pour la vision nocturne … Ces matériels usagés ou devenus obsolètes constituent des déchets, recensés dans chaque établissement de la Défense nationale. Il s’agit essentiellement de petits matériels comme des boussoles au radium ou au tritium, des dispositifs de visée, de plaques et cadrans luminescents ou des dispositifs divers de contrôle. Plusieurs établissements regroupent ces déchets par catégories pour centraliser et simplifier leur gestion.

Les Centres d’essais de Bourges et de Gramat procèdent à des expérimentations et essais menés sur des armes contenant de l’uranium sous forme appauvrie en isotope 235.

Rappelons enfin que le Gouvernement français a testé entre 1966 et 1996 des armes nucléaires sur le Centre d’expérimentation du Pacifique, implanté sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa de la Polynésie française dans le Pacifique sud. Les essais nucléaires ont d’abord été effectués dans l’atmosphère (1966-1974), puis en souterrain, dans des puits forés verticalement dans les roches de la couronne corallienne (1975-1987) ou sous les lagons (1981-1996).


Voir aussi :

Entreposages divers