Accidents de Mayak
Un accident longtemps caché du nucléaire militaire soviétique
Bien avant Tchernobyl, on soupçonnait sans en avoir la preuve que l’Union Soviétique possédait un palmarès désastreux en termes de sécurité et d’environnement nucléaire. Ce n’était pas faute d’un manque de savoir faire de la part des ingénieurs et physiciens soviétiques qui réalisèrent des prouesses pour mettre sur pied leurs propres filières.
Les raisons qui ont conduit à ce palmarès mériteraient sans doute d’être développées. L’environnement n’était pas le souci majeur des dirigeants. Il ne faisait pas bon émettre des critiques ou des suggestions. Fatalisme russe, héritage du temps des tsars et de Staline, l’opinion faisait le dos rond devant les catastrophes. Il y avait aussi l’idée tirée de l’expérience des invasions napoléoniennes et allemandes que l’immensité du pays était à même de tout encaisser.
A l’époque des plans quinquennaux, on croyait sincèrement que la science et la technique permettaient à l’homme de tout faire. On a l’idée d’utiliser l’énergie nucléaire comme l’instrument de travaux titanesques. En Sibérie on détourne, à coup d’explosions atomiques, des fleuves pour irriguer des champs de coton … et assécher la mer d’Aral.
Dans les années 1950 la technologie nucléaire n’était encore que peu développée et l’on avait peu de connaissances – encore moins en URSS – sur le devenir des déchets radioactifs dans les écosystèmes naturels et leurs effets sur les humains. Dès lors, les efforts pour prévenir la dispersion de radioactivité dans l’environnement étaient insuffisants.
Les incidents les plus sérieux se sont produits sur le site de Mayak, près de Ekatérinbourg, dont les environs ont été sévèrement contaminés par des radionucléides à vie relativement longues comme le césium-137 et le strontium-90.
Ce site de Mayak était celui du premier complexe nucléaire de l’Union Soviétique, construit dans le sud de l’Oural après la guerre, pour la fabrication de plutonium à des fins militaires.
L’accident de la rivière Techa a été celui impliquant le plus grand nombre de personnes exposées à des doses dépassant 50 mSv et dont l’étude est la plus avancée. Un impact significatif des radiations sur la population a été observé.
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