Les bombes de 1945
Little Boy et Fat Man
Les Etats-Unis disposaient de 3 bombes en juillet 1945 : deux au plutonium et une à l’uranium. La bombe à l’uranium ne demandait pas d’être testée en raison de la relative simplicité du dispositif de mise à feu. Par contre la mise au point des bombes au plutonium posait des défis technologiques. Ce fut donc une bombe au plutonium qui fut l’objet du premier test atomique le 16 juillet 1945 sur le site d’Alamogordo (nom de code Trinity) à 196 km au sud d’Albuquerque, dans le désert du Nouveau Mexique.
L’essai fut concluant. Le président Truman reçut la nouvelle lors de la conférence de Postdam, qui se tenait au même moment. Cela lui permit d’annoncer à Staline que les Etats-Unis disposaient d’une arme nouvelle et terrifiante contre le Japon.
La bombe à l’uranium fut larguée sur Hiroshima le 6 août 1945. Paul Tibbets le pilote de l’Enola Gay qui larga la bombe, considéré alors un héro aux USA, exprima durant sa longue vie peu de remords de la mort de milliers d’innocentes victimes.
Trois jours après Hiroshima, le 9 août à 11 h 02, deux bombardiers B29, qui avaient survolé la péninsule de Shimamara, arrivèrent au dessus de Nagasaki venant du nord-est et larguèrent la seconde bombe au plutonium sur le nord de la ville. La bombe fut larguée à 9 6000 mètres d’altitude, pour exploser à environ 500 mètres du sol. Ce jour là, le ciel était clair, le temps assez chaud, presque calme.
Lors de l’explosion de Nagasaki, la boule de feu atteignit un million de degrés et sa brillance dura environ 10 secondes. Ce sont les infrarouges émis lors des 3 premières secondes qui causèrent les brûlures que l’on observa sur les parties non couvertes du corps jusqu’à 4 km du point d’impact. Ces brûlures furent mortelles chez les personnes qui n’étaient pas à l’abri et l’on estime à 20 à 30 % le nombre des morts consécutives à ces brûlures.
Les rayons thermiques étaient réfléchis par la partie blanche d’un objet et absorbé par la partie noire. C’est ce qu’observe un médecin qui porta les premiers secours, le docteur Nagai, quand il retrouve le corps de l’infirmière Inouye : « La partie blanche des yeux – la conjonctive – était normale. La partie noire – la cornée avec l’iris – était brûlée et perforée. C’était une personne brave, car elle dut regarder directement l’avion ennemi quand il arriva et recevoir les rayons ensuite ».
L’effet de souffle donna naissance à un onde de choc, un mur d’air à haute pression se propageant à la vitesse du son ou davantage. Les morts et les blessures graves causées par l’onde de choc proviennent principalement d’objets volants et de l’effondrement de bâtiments. Dans un rayon de 1,3 km autour de l’épicentre 20 % des morts sont attribuées à l’effet de souffle. La chaleur et les incendies s’ajoutant, de nombreuses personnes ont été brûlées vives sous des bâtiments effondrés.
En plus des dommages précédents, la bombe atomique apporta le fléau, inconnu avec des bombes conventionnelles, de l’exposition aux radiations. Les radiations auraient tué un grand nombre de personnes exposées à une dose efficace (corps entier) dépassant 4 sieverts, si la plupart de ces personnes n’avaient péri auparavant du fait de la chaleur, de l’onde de choc et des incendies. Mais les survivants continuèrent à souffrir mentalement et physiquement d’une manière persistante de l’effet combiné des radiations et des autres blessures.
L’ensemble des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki qui est à la base des études faites depuis sur l’effet des radiations a été défini en 1950. La majorité des personnes constituant cette « cohorte » avaient été exposées à des doses probablement inférieures au sievert. Dans ce domaine, cinq ans représentent à peu près le délai au bout duquel les effets à long terme commencent à se manifester. Les études n’incluent pas les victimes qui sont mortes avant 1950 et qui ont subi les plus fortes expositions.
DOCUMENTS JAPONAIS DE 1945 SUR LA BOMBE DE NAGASAKI
– 1) : Premiers secours – compte-rendu du docteur Takashi Nagai
– 2) : Le docteur Takashi Nagai
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