Effets tératogènes
Malformations congénitales et effets génétiques
La croyance est profondément ancrée dans l’opinion que la catastrophe de Tchernobyl a été à l’origine de malformations congénitales et d’effets génétiques. Cette croyance, amplifiée par les médias, n’est en réalité pas corroborée par les faits, ou du moins les observations allant dans ce sens sont balancées par des observations allant dans le sens contraire. Les études statistiques poussées des organismes internationaux n’ont pas montré d’excès de malformations
D’une manière générale, des effets tératogènes (défauts à la naissance) sont connus pour survenir dans 3 à 5 % des nouveaux-nés. De 7 à 10 % de tous les enfants nécessiteront des soins médicaux pour diagnostiquer ou traiter un défaut de naissance. Bien que des progrès aient été faits dans l’identification de la cause de certains de ces défauts, environ 65 % d’entre eux n’ont pas de cause connue ou identifiée.
A Hiroshima et Nagasaki, deux types d’effets ont été rapportés chez des nouveaux-nés qui avaient subi une forte irradiation durant la grossesse de leur mère : une diminution de la croissance affectant en particulier le volume de la boîte crânienne, observée pour des doses de l’ordre du sievert (Sv), et des troubles du développement du cerveau apparaissant dès un niveau de dose de l’ordre de 0,1 Sv.
Dans le cas de Tchernobyl, les expositions ont été inférieures dans la grande majorité des cas à ce seuil. On a bien observé une augmentation constante mais modeste des malformations congénitales au Belarus dès avant 1986 à la fois dans les zones contaminées et non contaminées. Toutefois, cette augmentation ne semble pas associée à des radiations, car elle est même plus importante dans les zones peu contaminées. Elle peut être due à d’autres causes, comme par exemple à des progrès dans l’enregistrement des malformations.
Les cas d’excès de malformations à la naissance parfois observés au niveau local en Europe de l’Ouest, comme celui dans la région de Berlin en 1987, doivent être considérés avec circonspection selon le principe que l’on ne doit pas rechercher en Europe de l’Ouest des pathologies induites par des radiations qui n’ont pas été vues dans les territoires beaucoup plus contaminés d’Ukraine et de Biélorussie.
Des effets héréditaires n’ont pas été observés chez les descendants des irradiés d’Hiroshima et de Nagasaki. A Tchernobyl, où les doses ont été plus faibles, aucun effet discernable d’effets héréditaires causés par les radiations n’était attendu étant donnée la petitesse des coefficients de risque estimés par l’UNSCEAR.
L’absence d’évidence ne signifie pas une innocuité des radiations. La Nature en cas d’anomalie génétique ou de malformation peut en limiter les conséquences en n’amenant pas une grossesse à son terme. A ces corrections naturelles, se sont superposés des facteurs psychologiques. On a observé un accroissement des interruptions volontaires de grossesse à la fois dans les zones proches et éloignées de l’accident.
Une conséquence de l’accident de Tchernobyl a été des baisses de natalité constatées ultérieurement dans plusieurs régions, probablement associées à des craintes d’avoir un enfant et à un refus de procréer. Dans les zones contaminées, les baisses sont encore accentuées du fait que ce sont surtout les plus jeunes qui ont quitté ces régions sinistrées.