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Un réacteur plus sûr et respectueux de l’environnement

Une double enceinte
Le bâtiment réacteur est protégé par une double coque. La coque externe recouvre le bâtiment réacteur, celui abritant le combustible usé et deux bâtiments où sont installés des dispositifs de contrôle et de sûreté. La coque externe en béton armé et l’enceinte interne étanche en béton précontraint, chacune très épaisse, protègent contre une chute de gros avion et assurent le confinement des matières radioactives en cas de fusion du cœur (dix fois moins probable qu’avec les REP).
© EDF

Bien que la sûreté des réacteurs de seconde génération à eau pressurisée bénéficie d’un excellent palmarès, de gros efforts ont été déployés dans le cas de l’EPR pour améliorer encore cette sûreté et réduire les rejets déjà très faibles d’atomes radioactifs dans l’environnement.

Tout d’abord, une double enceinte de béton de très forte épaisseur assure le confinement des matières radioactives en cas de fusion du cœur. Rappelons que c’est la solidité de telles enceintes qui permirent en 1978 de contenir efficacement ces matières à l’intérieur du bâtiment réacteur lors de l’accident de Three Mile Island. Ces barrières dont l’épaisseur n’est pas rendue publique protègent le cœur contre une chute de gros avion.

Des dispositifs de sûreté dupliqués
Les principaux systèmes de sûreté sont organisés en 4 sous-systèmes ou “trains” et chacun de ces derniers peut assurer seul 100 % de la fonction de sûreté. Chaque train est installé dans un des 4 bâtiments de sauvegarde (8). Ces bâtiments sont physiquement distincts du bâtiment réacteur (5) afin d’éviter une défaillance simultanée des trains du fait d’une même cause. La coque externe recouvre le bâtiment réacteur (5), le bâtiment abritant le combustible usé (9) et deux des 4 bâtiments de sauvegarde (8). Les deux derniers bâtiments de sauvegarde sont situés en dehors de la coque.
© AREVA

Un système de recombinaison de l’hydrogène permet d’éviter une accumulation d’hydrogène et ainsi une détonation (en cas de surchauffe provoquant une oxydation de zirconium). Les protections contre les secousses sismiques sont améliorées.

Une nouveauté est le « récupérateur de corium », qui représente une avancée significative et qui est la traduction de la modestie et de la prudence apprise suite à la catastrophe de Tchernobyl. Auparavant on faisait tout pour que l’accident n’arrive pas. Depuis on fait tout pour que l’accident ne se produise pas, mais on prévoit en plus des dispositifs pour en limiter au maximum les conséquences s’il se produisait quand même.

Le récupérateur de corium
Pour limiter les conséquences d’une fusion du cœur du réacteur si une perte du contrôle devait survenir, un dispositif de récupération des matières très radioactives – le corium – a été prévu. La partie du cœur fondu qui s’échapperait de la cuve serait recueillie et refroidie dans la zone située en dessous de la cuve protégée par un revêtement réfractaire.
© AREVA/EDF

C’est ainsi que dans l’éventualité du plus grave accident, une fusion du cœur, un dispositif spécial a été mis en place sous la cuve du réacteur pour récupérer et contenir les matières radioactives du cœur en fusion, « le récupérateur de corium ». C’est un bac en matériau très résistant sous lequel circule de l’eau pour en assurer le refroidissement. La probabilité qu’un accident majeur conduise à un rejet significatif de radioactivité vers l’atmosphère serait réduite à 1 millionième par année-réacteur, contre dix actuellement.

La sûreté est enfin accrue du fait de la présence de système de contrôle et de sécurités plus que redondants. Quatre bâtiments en béton situés autour de celui du réacteur, abritent les systèmes de sécurité et de contrôles similaires mais indépendants. Chacun de ces dispositifs peut assurer à lui seul la sécurité à 100 % et prendre le relais d’un autre dispositif en cas de dysfonctionnement ou d’agression.