EPR : une sûreté accrue
Un réacteur plus sûr et respectueux de l’environnement
Bien que la sûreté des réacteurs de seconde génération à eau pressurisée bénéficie d’un excellent palmarès, de gros efforts ont été déployés dans le cas de l’EPR pour améliorer encore cette sûreté et réduire les rejets déjà très faibles d’atomes radioactifs dans l’environnement.
Tout d’abord, une double enceinte de béton de très forte épaisseur assure le confinement des matières radioactives en cas de fusion du cœur. Rappelons que c’est la solidité de telles enceintes qui permirent en 1978 de contenir efficacement ces matières à l’intérieur du bâtiment réacteur lors de l’accident de Three Mile Island. Ces barrières dont l’épaisseur n’est pas rendue publique protègent le cœur contre une chute de gros avion.
Un système de recombinaison de l’hydrogène permet d’éviter une accumulation d’hydrogène et ainsi une détonation (en cas de surchauffe provoquant une oxydation de zirconium). Les protections contre les secousses sismiques sont améliorées.
Une nouveauté est le « récupérateur de corium », qui représente une avancée significative et qui est la traduction de la modestie et de la prudence apprise suite à la catastrophe de Tchernobyl. Auparavant on faisait tout pour que l’accident n’arrive pas. Depuis on fait tout pour que l’accident ne se produise pas, mais on prévoit en plus des dispositifs pour en limiter au maximum les conséquences s’il se produisait quand même.
C’est ainsi que dans l’éventualité du plus grave accident, une fusion du cœur, un dispositif spécial a été mis en place sous la cuve du réacteur pour récupérer et contenir les matières radioactives du cœur en fusion, « le récupérateur de corium ». C’est un bac en matériau très résistant sous lequel circule de l’eau pour en assurer le refroidissement. La probabilité qu’un accident majeur conduise à un rejet significatif de radioactivité vers l’atmosphère serait réduite à 1 millionième par année-réacteur, contre dix actuellement.
La sûreté est enfin accrue du fait de la présence de système de contrôle et de sécurités plus que redondants. Quatre bâtiments en béton situés autour de celui du réacteur, abritent les systèmes de sécurité et de contrôles similaires mais indépendants. Chacun de ces dispositifs peut assurer à lui seul la sécurité à 100 % et prendre le relais d’un autre dispositif en cas de dysfonctionnement ou d’agression.
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