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Une échelle de la gravité des accidents nucléaires

L’échelle INES
La gravité des rejets de radioactivité est évaluée au moyen d’une échelle bâtie sur le modèle de l’échelle de Richter utilisée pour les tremblements de terre. Cette échelle appelée INES (International Nuclear Event Scale ou « Échelle Internationale des Événements Nucléaires ») comporte 7 niveaux. L’accident de Tchernobyl, survenu en 1986 avant son institution, aurait été classé au niveau 7, alors que celui de Three Mile Island, plus ancien, aurait été classé au niveau 5.
© IN2P3

Les installations nucléaires et leur fonctionnement sont complexes et difficiles à appréhender aussi bien pour les journalistes que pour le public. Quand l’exploitant annonce un incident, parfois une simple fuite d’eau, les critères d’appréciation manquent pour en évaluer la gravité. C’est pourquoi, la France, puis la communauté internationale, ont conçu une « échelle » des incidents nucléaires bâtie selon le modèle de celle des séismes.

Classement des accidents
Schématisation des niveaux 4 à 7 d’accidents de l’échelle INES. Trois critères liés à la sûreté sont pris en compte pour le classement : les conséquences pour l’environnement (incidences hors du site), les installations (incidences sur le site) et pour la dégradation de la défense en profondeur (incidences sur les barrières de sécurité). Les trois accidents les plus graves du nucléaire sont classés aux niveaux 7 (Tchernobyl et Fukushima) et 5 (Three Mile Island).
© Source EDF

L’échelle INES (International Nuclear Event Scale), mise en place en 1991 après Tchernobyl, est graduée de 0 à 7. Elle définit la gravité relative d’un événement et le caractérise. C’est un repère et un outil d’information pour les médias et le public. Le classement sur cette échelle prend en compte 3 critères : les conséquences sur l’environnement, l’impact sur le site et la dégradation de la défense en profondeur.

Les niveaux 4 à 7 concernent les accidents, les niveaux 1 à 3 les anomalies et incidents.

Classement des incidents et anomalies
Schématisation des niveaux 0 à 3 de l’échelle INES correspondant à des incidents et anomalies. Pour chacun, les conséquences pour l’environnement (incidences hors du site), les installations (incidences sur le site) et pour la dégradation de la défense en profondeur (incidences sur les barrières de sécurité) sont indiqués. Ces trois critères liés à la sûreté sont retenus pour établir le classement.
© Source EDF

1 : Les conséquences sur l’environnement : les niveaux 1 et 2 concernent des incidents sans conséquences sur l’environnement. Les événements ayant entraîné un rejet radioactif vont du niveau 3 (rejet faible) au niveau 7 (rejet majeur). Les niveaux 6 et 7 indiquent un accident présentant des risques majeur à l’extérieur du site. L’accident de Tchernobyl (1986) a été classé au niveau 7 (maximum) en raison de ses conséquences sur l’environnement et des expositions subies par les populations. Celui récent de Fukushima (2011) a aussi été classé au niveau 7 en raison des territoires contaminés malgré l’absence probable de conséquences sanitaires importantes.

2 : L’impact sur le site, c’est-à-dire les dommages subis par les installations, les barrières de confinement ou encore l’exposition du personnel à la radioactivité. En l’absence de rejets importants de radioactivité à l’extérieur, les niveaux vont de 2 à 5. On parle d’« accident » à partir du niveau 4. L’accident le plus grave, classé au niveau 5, est celui de Three Mile Island (1979) pour lequel il y eut fusion du cœur, mais pas d’incidence en dehors du réacteur. Les accidents de niveau 4 sont rares.

3 : La dégradation ou les défaillances de la défense en profondeur : ce critère permet d’évaluer les conséquences directes ou potentielles de l’événement sur les fonctions de sûreté (refroidissement du combustible, confinement de la radioactivité) et sur la qualité des lignes de défense disponibles. De tels événements sont classés du niveau 1 au niveau 3, mais n’ont pas d’impacts sur l’environnement ou le site.

Les événements avec peu ou pas d’importance vis-à-vis de la sûreté sont qualifiés d’« écarts » ou d’anomalies; ils sont classés au niveau 1 ou 0. Les événements non pertinents vis-à-vis de la sûreté sont dits « hors échelle ».

Depuis que l’échelle INES existe (après Tchernobyl), le monde a eu à classer un événement dans les niveaux 4 à 7, celui de Fukushima. En revanche il y a chaque année des événements qui sont classés dans les niveaux 1 et 2, essentiellement pour des raisons de dégradation de la défense en profondeur. En France, le classement est proposé par l’exploitant et confirmé, voire révisé, par l’Autorité de Sûreté.