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Les enseignements

Analyser les accidents passés pour prévenir les accidents futurs

Le savoir faire technique et la rigueur sont encore plus nĂ©cessaires dans l’industrie nuclĂ©aire en raison de quantitĂ©s de matiĂšres radioactives et de niveaux d’activitĂ© sans commune mesure avec ceux rencontrĂ©s dans les laboratoires et hĂŽpitaux. Plus que dans toute autre industrie, la sĂ©curitĂ© y est affaire de professionnels (La technologie nuclĂ©aire, mĂȘme bien rodĂ©e, ne peut ĂȘtre exportĂ©e que dans des pays ayant un niveau technologique suffisant ou bĂ©nĂ©ficiant d’un soutien technique). On doit Ă  ce professionnalisme le faible nombre d’accidents observĂ©s si l’on met Ă  part celui de Tchernobyl, dĂ» justement Ă  la violation des rĂšgles de sĂ©curitĂ©.

Le professionnalisme ne suffit pas. L’accident de criticité de TokaĂŻ-Mura s’est produit dans une usine de haute technicitĂ©, spĂ©cialisĂ©e dans la prĂ©paration de combustible enrichi. Un souci mal placĂ© de rentabilitĂ© a conduit Ă  faire l’impasse sur la formation du personnel et Ă  un non-respect des rĂšgles du bon sens dans un pays rĂ©putĂ© pour sa compĂ©tence technique. Deux des trois opĂ©rateurs n’avaient aucune expĂ©rience de la manipulation de combustible trĂšs enrichi, le troisiĂšme ne bĂ©nĂ©ficiant que d’une expĂ©rience de quelques mois dans le domaine. Il n’y avait pas de spĂ©cialiste de criticitĂ© au niveau de l’installation. L’imprudence commise est comparable Ă  celle d’un automobiliste transvasant de l’essence la cigarette allumĂ©e.

Chronologie dĂ©taillĂ©e de l’accident de Three Mile Island (1Ăšre partie). Principales abrĂ©viations : GV gĂ©nĂ©rateur de vapeur, ASG (alimentation de secours des gĂ©nĂ©rateurs de vapeur ), IS (injection de sĂ©curitĂ©), BR (bĂątiment rĂ©acteur), LDP (ligne de dĂ©charge du pressuriseur ) ; BAN (bĂątiment des auxiliaires nuclĂ©aires).
EDF ©

Beaucoup plus grave, à Fukushima, l’exploitant avait nĂ©gligĂ© d’installer des recombineurs d’hydrogĂšne et de mettre Ă  l’abri de l’eau l’installation Ă©lectrique de secours.

Il faut dĂ©velopper et entretenir une culture de la sureté qui implique que le moindre fait puisse ĂȘtre rapportĂ© sans entraves et remonte aux ingĂ©nieurs capables de l’analyser et de prendre des mesures. Une telle culture manquait dans l’ancienne Union SoviĂ©tique (surtout aux plus hauts niveaux)..

Le retour sur expĂ©rience est important. L’accident de Three Mile Island en 1979 a enseignĂ© qu’il fallait vĂ©rifier qu’un ordre donnĂ© (par exemple l’ouverture d’une canalisation) Ă©tait effectivement exĂ©cutĂ©. Les enseignements de Three Mile Island ont Ă©tĂ© largement exploitĂ©s dans les pays nuclĂ©aires. En France 48 mesures TMI ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre, conduisant Ă  une amĂ©lioration trĂšs sensible de la culture de sĂ»retĂ©.

Chronologie dĂ©taillĂ©e de l’accident de Three Mile Island (2Ăšme partie).
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Un autre concept est celui de la dĂ©fense en profondeur, dĂ©veloppĂ© dĂšs les annĂ©es 1960 en AmĂ©rique du Nord et pratiquĂ© par nos ancĂȘtres quand ils multipliaient les enceintes dans leurs chĂąteaux forts. Une erreur ne doit pas suffire Ă  produire un accident. On multiplie les lignes de dĂ©fense, en prenant soin qu’elles soient indĂ©pendantes.

Il s’agit aussi d’éviter les dangers de la routine. Les incidents sont devenus trĂšs rares. Les personnels de pilotage des rĂ©acteurs suivent des formations poussĂ©es qui leur apprennent Ă  rĂ©agir face Ă  des situations imprĂ©vues et des accidents simulĂ©s. La qualitĂ© des diagnostics et des alarmes est essentielle. Les ordinateurs qui les classent en fonction de leur importance rĂ©solvent automatiquement la plupart d’entre elles et apportent une information complĂšte aux opĂ©rateurs dans les cas oĂč ils doivent prendre une dĂ©cision.

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