Mayak : compléments
Une analyse scientifique américano-russe
La description des accidents de la rivière Techa et de Khystim est principalement tirée de l’article « Radioactive Contamination of the Techa River and its Effects » par Dmitry Burmistrov, Mira Kossenko et Richard Wilson. Nous avons obtenu de l’un des ses auteurs, le physicien américain Richard Wilson, l’aimable autorisation de pouvoir utiliser son contenu. Nous avons également utilisé, mais la référence est ancienne (1995), la documentation fournie sur l’ex-cité secrète d’Ozersk par l’association norvégienne Bellona.
Il est remarquable pour ceux qui ont vécu la Guerre Froide qu’un article portant sur des accidents survenus dans un des centres les plus secrets de l’ancienne Union Soviétique ait pu être rédigé en commun par des savants russes et américains. On mesure le chemin parcouru.
Nous nous sommes limités à la description des deux principaux accidents, laissant de côté l’accident du lac Karachai, mineur en comparaison, qui est survenu en 1966. Nous n’avons évoqué que brièvement les conséquences sociales, économiques et sanitaires. Les conséquences sanitaires sont longuement traitées dans l’article auquel nous donnons accès. Elles sont trop complexes pour être résumées.
Le lecteur pourra constater, à travers le compte-rendu d’études scrupuleuses, combien il est délicat d’établir un bilan chiffré même dans le cas de désastres aussi manifestes. Contrairement à une croyance répandue, compter les victimes est difficile quand la radioactivité est en jeu. Les identifier est souvent impossible.
L’article sort de l’ombre le travail fait pour suivre les populations, les soigner ainsi que les actions entreprises par les ingénieurs et techniciens pour endiguer, par des ouvrages, la radioactivité. Ces compétences, ces dévouements, ces comportements responsables, qui sont à l’honneur de la société russe, ont limité l’ampleur de la catastrophe.
Ce retour dans le passé donne la mesure des progrès effectués en un demi siècle. Les négligences n’expliquent pas tout. Il y a 50 ans, au temps des précurseurs, on savait peu de choses. Remplir des citernes de matières radioactives, en décharger dans le petit lac Karachai paraissait suffire. Maintenant, on s’occupe de ces matières. En vitrifiant les déchets, on piège la radioactivité loin de notre environnement le temps qu’il faut pour qu’elle perde ses dents.
Pour davantage d’informations sur les autres accidents survenus à Mayak ou ailleurs en Union Soviétique, on pourra consulter le site Radiation and Risk maintenu par Richard Wilson à Harvard ou celui de l’association Bellona.
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