Nuage de Fukushima
Nuage de Fukushima : impacts sur le Japon et loin du Japon
Dans les jours critiques qui ont suivi l’accident, l’IRSN à l’instar d’organismes similaires notamment au Japon et aux Etats-Unis, a effectué des calculs de prévision de la dispersion des rejets radioactifs prenant en compte les observations et les prévisions météorologiques dans la région.
Il y avait urgence. Il s’agissait, alors que l’on ne connaissait pas encore les détails du scénario des émissions radioactives, de prévoir le parcours du nuage qui se formait afin de prendre les dispositions requises vis à vis des populations. Malgré les incertitudes que l’on avait alors sur la quantité des matières radioactives rejetées et le scénario des rejets, ces prévisions donnent une bonne idée de la concentration des atomes radioactifs dans l’air durant les jours les plus critiques.
Les prévisions concernant le Japon, avec au sud l’immense agglomération de Tokyio étaient les plus cruciales. La modélisation de l’IRSN (Voir animation) montre ce qu’aurait été la dispersion du panache radioactif entre le 12 et le 25 mars, période où l’alerte était maximale.
Il serait plus exact de parler d’une série de nuages que d’un nuage, les rejets ayant été fractionnés en raison des dépressurisations et des multiples rebondissements survenus. Durant la première semaine, les vents ont soufflé généralement vers le Pacifique, avec devant eux des milliers de kilomètres d’eau de mer, une bénédiction pour les “Tokyoites”. Cependant, les vents ne se sont pas toujours dirigés vers la mer et certains jours ils ont fait refluer les émissions radioactives sur le Japon.
Au total, les rejets ont été moins importants que ceux du nuage de Tchernobyl : environ 10 %. Les émissions ont été intermitentes alors que les émissions fûrent continues à Tchernobyl, avec beaucoup de poussières radioactives dispersées par l’incendie qui dura dix jours.
Après avoir quitté les alentours du Japon, comment le nuage a-t-il évolué ? Comment s’est-il dispersé ? Quel a été son impact sur des destinations lointaines, comme la Californie, les Antilles et, nombrilisme oblige, la France ? Une deuxième série de prévisions, basées sur les données météorologiques ont permis de modéliser cette évolution et d’évaluer la pollution atmosphérique à grand échelle (voir animation).
Les médias ont fait état vers le 20 mars d’arrivées de radioactivité en France. Il ne faut ni s’en étonner, ni s’en inquiéter. La moindre pincée de matière contient des milliards de milliards d’atomes (si l’on se souvient de la valeur du nombre d’Avogadro) alors que les détecteurs modernes sont capables d’observer la désintégration radioactive d’un atome individuel. Décelant des niveaux de radioactivité infimes, ils sont assez sensibles pour déceler le franchissement des frontières des atomes radioactifs survivants.
Les téléspectateurs furent un temps inquiets des ” becquerels” qui passaient au dessus de leur tête au propre et au figuré. Mais le nuage de Fukushima n’était pas celui de Tchernobyl. L’inquiétude, grâce à une bonne information se dissipa vite. Après un demi-tour de Terre, lessivé par les pluies, le nuage avait perdu ses dents quand il a atteint l’Europe !
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