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Un développement qui se fait hors de l’Europe

Le nombre de réacteurs en fonctionnement dans le Monde était de 435 au début de 2014. Ces réacteurs fournissaient une puissance de 372 Gigawatts-electriques. Rappelons, qu’un gigawatt permet d’alimenter en électricité environ un million de personnes dans un pays développé.

En 2019, d’après l’Association mondiale du nucléaire (World Nuclear Association), les réacteurs nucléaires avaient produit à l’échelle mondiale 2 657 TWh (Un terawattheure équivaut à 1 milliard de kilowattheures), soit 95 TWh de plus qu’en 2018. Cette croissance était localisée en Asie (+ 90,5 TWh). Ailleurs dans le monde, les productions varient faiblement.

Parc mondial des réacteurs en 2014
L’Amérique du Nord, l’Europe, l’Extrême Orient avec le Japon, la Corée et la Chine possédent la plupart de ces réacteurs. La plupart des nouveaux réacteurs le sont aujourd’hui en Asie, notamment avec la Chine et l’Inde.
© Source AIEA

Le parc nucléaire le plus important et le plus ancien est celui des Etats-Unis, avec plus de 100 réacteurs. Les autres principaux parcs se trouvent en Europe de l’Ouest dont la France avec 58 réacteurs, en Russie et en Extrême Orient avec le Japon, la Corée du Sud. Depuis quelques années la Chine et l’Inde se sont joints à ce groupe, alors qu’en Europe l’Allemagne fermait ses réacteurs.

Ages des réacteurs en activité (2014)
La plupart des réacteurs construits aux Etats-Unis, en Europe et au Japon datent des années 1970-80. En France, les plus vieux réacteurs atteindraient les 40 ans d’âge en 2019. Aux Etats-Unis 38 unités avaient déjà dépassé cet âge en 2014. Leur existence a été prolongée à la suite d’un renouvellement de leur licence d’exploitation après un examen sévère par la Nuclear Regulatory Commission (NRC).
© Source AIEA

La plupart des réacteurs construits aux Etats-Unis, en Europe et au Japon datent des années 1970-80. Les Etats-Unis furent les premiers à développer l’énergie nucléaire, mais ce développement fut stoppé après l’accident de Three Mile Island au nom de la doctrine Carter. Le gros des réacteurs US dépassait les 40 ans d’âge au début 2014. On observe  une mise en chantier de quelques réacteurs après une longue interruption. L’Angleterre, autrefois pionnière dans le domaine, dispose d’une dizaine de réacteurs de conception ancienne développés uniquement au Royaume-Uni, mais s’est lancée dans la construction d’un EPR.

La France à l’initiative des Présidents Pompidou et Giscard d’Estaing s’est dotée d’un parc homogène de 58 réacteurs à eau pressurisée. La mise en service de ces réacteurs s’est étalée en 1978 et 1997. Le plus ancien de ces réacteurs, celui de Fessenheim en Alsace, qui était en bon état à l’âge de ses 40 ans, a été fermé en 2020 (NB : Le gouvernement français lors des élections de 2012 avait promis sa fermeture à ses alliés politiques).

La Russie et les pays de l’Europe de l’Est disposent de réacteurs hérités de l’ancienne Union Soviétique. Les réacteurs RBMK similaires à celui de Tchernobyl ont été progressivement fermés et remplacés par des réacteurs VVER à eau préssurisée. La Russie est aussi le seul pays à disposer d’un puissant réacteur à neutrons rapides.

Après les Etats-Unis et la France, le Japon possède le troisième parc le plus important. Avant mars 2011 et l’accident de Fukushima, le Japon exploitait 54 réacteurs nucléaires. Le gouvernement japonais s’est dit favorable au redémarrage de certains réacteurs. En 2016, environ 42 réacteurs étaient susceptibles de redémarrer, mais seules six unités avaient été autorisées à le faire par l’autorité de sûreté. Entre temps la part des énergies fossiles (pétrole, gaz) dans la production d’électricité avait augmenté de 62 % à 83 % entre 2010 et 2015.

Mise en chantier de nouveaux réacteurs
Les mises en chantier de réacteurs ont repris depuis les années 2000. Cette reprise se fait surtout en Asie et particulièrement en Chine du fait des énormes besoin en énergie de ce pays en plein essor. Ces mises en chantier ont été ralenties par l’accident de Fukushima en 2011, mais repartaient ensuite.
© Source AIEA (2014)

Un redémarrage de la mise en chantier de réacteurs est observé. Ce redémarrage, timide à l’échelle mondiale, a lieu principalement en Chine dont les besoins énergétiques sont énormes. L’Inde qui exploite actuellement vingt réacteurs, essentiellement de la technologie à eau lourde de la filière CANDU, prévoit d’accroître sa puissance nucléaire de 3% en 2016 à 25% du “mix énergétique” en 2050.

Dans notre occident vieillissant, la construction de nouveaux réacteurs est minime, voire inexistante. Alors que le recours au nucléaire pourrait contribuer à limiter le réchauffement climatique, nos dirigeants préfèrent l’ignorer sous la pression des médias et de l’opinion. Pourtant, tant que l’on ne saura pas stocker l’énergie intermittente fournie par l’éolien et le solaire, on aura besoin des gros bataillons de gigawatts sans CO2 du nucléaire et des barrages qui n’ont besoin ni de vent ni de soleil. (L’Allemagne qui ferme ses centrales recourt pour cet appoint à des centrales au charbon polluantes en poussières).

Le premier EPR européen d’Oklihuto en Finlande est entré en service entré en service en décembre 2021. En France, celui de Flamanville est toujours en construction. L’EPR finlandais est arrivé après les deux EPR construits en Chine, aujourd’hui en exploitation à Taishan.

Source : Parc nucléaire en 2019 RGN – Septembre 2020