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Des rejets directs dans une rivière …

La rivière Techa
La rivière Techa aux environs du village de Nizhnepetropavlovskoye à environ 148 km en aval du site des rejets de radioactivité. Elle prend sa source dans les lacs Irtyash et Kyzyltash et sa longueur est de 240 km. La Techa est un affluent de l’Iset, elle même affluent de la rivière Tobol qui se jette dans l’Ob, un grand fleuves sibériens qui rejoint l’océan arctique. Dans les années 1950, au moment de la contamination on comptait sur son cours 40 villages tournés surtout vers l’agriculture avec une population totale de 28000 habitants. Le centre administratif de la région était le village de Brodokalmak qui fut évacué.
© R.Wilson et a

La rivière Techa prend sa source au sud de l’Oural dans une région parsemée de nombreux lacs. Elle fut contaminée dans les années 1950.

La principale source de pollution de cette rivière fut les déchets de l’usine radiochimique qui extrayait le plutonium. Très rapidement se posa en effet le problème de leur stockage.

Encore proche de sa source, elle traverse le lac Kysyltash sur la rive duquel furent établis les réacteurs du complexe de Mayak. Dans ces réacteurs, qui étaient modérés au graphite, l’uranium naturel était irradié par des neutrons pour générer du plutonium. Après irradiation, le combustible était traité chimiquement pour séparer le plutonium-239 de l’uranium, puis ce plutonium de haute pureté était transformé sous forme de métal pour la confection des bombes.

1950, Mayak : un accident militaire
Dans les années 50, au début du complexe soviétique de Mayak, l’eau d’un lac, le lac Kyzyltash, refroidit directement le cœur des premiers réacteurs producteurs de plutonium. Plus tard, des déchets radioactifs de faible et de moyenne activité directement rejetés à la rivière Techa seront à l’origine d’une contamination plus grave. Le contraste est frappant entre le traitement des accidents des installations militaires et civiles : d’un côté le secret couvre de graves contaminations, comme celles survenues à Mayak ; de l’autre une médiatisation avec parfois plus de peur que de mal comme à Three Mile Island en 1979.
©  DR(Source Richard Wilson et al)

La première cause de contamination provient de ce que les réacteurs au graphite ne possédaient qu’une boucle de refroidissement. L’eau du lac Kyzyltash passait directement dans le cœur avant d’y retourner. Les américains aussi avaient en 1943, durant la seconde guerre mondiale, refroidis de la même manière leur premiers réacteurs plutonigènes, polluant la Columbia River qui traversait leur site de Hanford.

A partir d’octobre 1951, les décharges dans la rivière diminuèrent beaucoup et les déchets furent collectés dans un réservoir artificiel fermé, appelé le lac Karachai. Plus tard des travaux furent entrepris pour isoler le cours amont de la Techa et éviter la dispersion des radioéléments qui s’y trouvaient.

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