Autres pays (Stockages)
Des problèmes communs et des solutions voisines
Dans la plupart des pays dotés du nucléaire, les solutions pour gérer les déchets de haute activité sont encore en phase d’évaluation. L’entreposage est la règle dans tous les pays concernés. Des décicions quant à l’avenir sont rarement prises.
La Belgique constitue un exemple. Les déchets radioactifs sont traités, conditionnés à l’Usine de la Hague, puis entreposés sur leur lieu de production ou dans des installations centralisées sur le site de Dessel-Mol. Des études sur le stockage sont menées au laboratoire Hades souterrain de Mol, à 230 m de profondeur. L’organisme national belge des déchets radioactifs, l’Ondraf-Niras, prévoit une prise de décision sur un site de stockage vers 2030-2040. Les tranferts de matières radioactives vers une telle installation ne commenceraient qu’à partir de 2050. Par ailleurs la Belgique, joue un rôle actif dans l’exploration de voie de la transmutation en hébergeant, toujours au laboratoire de Mol, le projet MYRRHA.
En Suisse, tous les déchets de haute activité sont conservés sur leurs lieux de production ou centralisés à Zwilag. Un projet de stockage souterrain est à l’étude soit dans le granit (laboratoire de Crimsel), soit plus probablement dans des couches argileuses (laboratoire du mont Terri). Un choix définitif est attendu pour 2022.
En Espagne, les déchets vitrifiés de haute activité ainsi que les combustibles usés devraient être entreposés à partir de 2017 dans un site d’entreposage centralisé (CSF ou Centalized Storage Facility) qui serait construit à Villar de Canas dans la province de Cuenca. Un centre de stockage n’est pas prévu avant 2050. Par ailleurs, les déchets de faible et moyenne activité sont stockés en surface sur le site de El Cabril en Andalousie.
Au Royaume Uni, les déchets radioactifs de faible activité sont stockés dans des installations de surface à Dounreay et dans une installation en faible profondeur à Drigg. Les déchets radioactifs de moyenne activité sont stockés sur les sites où ils sont générés, seule une faible proportion d’entre eux étant aujourd’hui conditionnés.
Les déchets radioactifs de haute activité sont, pour leur plus grande part, entreposés à Sellafield à proximité des installations de retraitement. Un comité, le Committee on Radioactive Waste Management a été chargé de recommander au Gouvernement une stratégie pour la gestion à long terme de ces déchets avec une consultation par étapes, avec plusieurs options techniques (entreposage ou stockage). Le processus de consultation pour l’implantation d’un centre de stockage géologique suit son cours. La Grande-Bretagne, une des pionnières autrefois du nucléaire est en retard : ce centre de stockage devrait être opérationnel vers 2040.
En Allemagne, les déchets radioactifs sont entreposés dans des centres de collecte établis dans les Länders, dans les grands centres de recherche (Jülich, Karlsruhe), sur les lieux de production et dans les sites d’entreposage de Mitterteich et Gorleben. Une vaste réflexion est en cours pour redéfinir le processus et les critères devant conduire au choix d’un site de stockage. Du fait de sa décision d’arrêter le retraitement de ses combustibles usés en 2005, l’Allemagne devra gérer à la fois les déchets vitrifiés produits avant 2005 et les combustibles usés non retraités après cette date. Le projet de stockage dans un dome de sel des anciennes mines de Gorleben à 800 m de profondeur a été interrompu en raison de l’opposition puissante des Verts Allemands. L’avenir est confus. Il faudra sans doute un jour stocker ces déchets radioactifs et combustibles usés (avec leur plutonium).
En Russie, une loi sur la gestion des déchêts a été votée en 2011. Elle prévoit à partir de 2016 la construction d’un laboratoire profond dans le granite pour les déchets de haute activité.
Au Canada, la Société de Gestion des Déchets Nucléaires (SGDN) est encore au stade de la recherche d’une collectivité qui accepterait un dépôt géologique en profondeur de combustibles usés où ces derniers seraient surveillés et récupérables. Un tel site de stockage géologique pourrait être mis en service au plus tôt avant 2035.
Au Japon, les déchets issus du traitement du combustible usé sont actuellement entreposés à Rokkasho-Mura et les combustibles usés dans des piscines sur les sites des centrales, avec les risques que cela comporte comme on a pu le voir à Fukushima. Des études sont en cours pour un stockage en couche géologique située entre quelques centaines de mètres et mille mètres de profondeur. Deux laboratoires existent à 500 et 450 m de profondeur à Mizunami pour le milieu granit et Horonomé pour le milieu argile. Le choix du milieu et d’un site de stockage n’est pas encore fait. Il devrait intervenir vers 2025, avec un début d’exploitation possible en 2035. Les déchets de faible et moyenne activité sont entreposés quant à eux près des centrales ou stockés en surface à Rokasho-Mura.
En Inde, un laboratoire creusé dans le granit est en construction.
En Chine, la construction d’un laboratoire souterrain en milieu granitique est envisagée dans le désert de Gobi, ainsi qu’un second pour le milieu argileux. La construction d’un site dans les déserts du nord-ouest de stockage ne débuterait qu’après 2040. Les déchets de faible et moyenne activité seront stockés en surface dans des centres régionaux.
En Corée du Sud , les principes d’un stockage souterrain en milieu granit ont été retenus, mais aucune décision n’a été prise et un consensus reste à trouver.
Vidéo de l’IRSN : Quels choix pour le stockage des déchets les plus radioactifs
Épisode d’une série de vidéos de l’IRSN consacrée aux déchets radioactifs
Voir aussi :
Stockages de déchets
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