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Une pratique des années 1950-1960 …

Les essais nucléaires auxquels ont procédé les grandes puissances, principalement dans les années 1950-1960, ont été à l’origine de rejets de matières radioactives dans l’environnement et ont causé à ce jour la plus importante dose collective d’irradiation non contrôlée. Cette contamination radioactive dure encore, bien qu’atténuée par le temps.

Chronologie des essais nucléaires
La chronologie des essais atmosphériques montre que le gros des essais, principalement américains et soviétiques, ont eu lieu de 1951 à 1962 c’est-à-dire durant une douzaine d’années. A partir de l’accord mutuel de 1962 entre les États-Unis et l’Union Soviétique interdisant les essais aériens, ce sont les tests souterrains qui ont pris le relais. Ils sont en principe interdits depuis 1995.
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Au total, tout au long de la guerre froide et la course à l’arme atomique, 543 essais atmosphériques ont été effectués par les États-Unis et l’Union Soviétique et à un moindre degré par le Royaume Uni, la France et la Chine.

Les essais souterrains ne sont pas à l’origine d’expositions à distance des terrains de tir, du moins en l’absence de fuite ou de dispersion de radioactivité.

À la suite du traité signé en 1963 entre les États-Unis et l’Union Soviétique bannissant les essais atmosphériques, ces deux grandes puissances ont procédé à un ample programme d’essais souterrains jusqu’au début des années 1990. Les programmes d’essais souterrains de la France et de la Chine ont continué jusqu’en 1996. L’Inde a procédé à son premier essai souterrain en 1974, puis à cinq autres en 1998, auxquels le Pakistan répliqua quelques semaines plus tard en procédant à six tests.

Essais atmosphériques et essais souterrains
La répartition du nombre d’essais atmosphériques et souterrains entre les diverses puissances nucléaires, montre que la plupart de ses essais ont été effectués par les Etats-Unis et l’Union Soviétique, les deux super puissances de la Guerre Froide, suivies de très loin par la France. Les essais souterrains, qui ont pris le relais des essais atmosphériques interdits après les années 1960, ont été plus nombreux mais moins polluants.
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Malgré l’existence d’un consensus international pour interdire tous les types d’essais, le traité d’interdiction complète formulé en 1996, n’est pas encore entré en application. L’Inde, le Pakistan, mais aussi Israël, ne l’ont pas encore ratifié, si bien que l’on ne peut dire que la pratique des essais nucléaires a définitivement cessé. L’Iran est soupçonné d’un programme nucléaire militaire. La Corée du Nord a procédé à 3 essais en 2006, 2009 et 2013. Depuis le 11 septembre 2001, on s’inquiète du recours à des armes sales par des groupes terroristes.

La puissance totale dégagée par les essais atmosphériques a été de 440 mégatonnes de TNT, celles des essais souterrains de 90 mégatonnes. Les années les plus actives furent 1954, 1958, 1961, et 1962. La plus puissante explosion est celle d’une bombe soviétique de 50 mégatonnes en 1961, dont 97 % dues à la fusion et 3 % à la fission. Les puissances des deux bombes qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki étaient beaucoup plus petites : 15 et 21 kilotonnes.

Une puissance totale de plus de 500 mégatonnes !
La puissance dégagée par les essais atmosphériques a été près de cinq fois supérieure à celle des tests souterrains, bien que ceux-ci aient été plus de trois fois plus nombreux. Les essais souterrains n’ont pas occasionné de rejets directs de radioactivité dans l’environnement.
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Les rendements de la plupart des essais souterrains étaient bien inférieurs à celui des essais atmosphériques et il était généralement possible de contenir les débris.

Les Américains ont effectué leurs essais dans des atolls des Iles Marshall dans le Pacifique et les déserts du Nouveau-Mexique et du Nevada. Le tir le plus polluant – le tir Bravo – s’est produit en 1954 à Bikini. Les sites soviétiques se trouvent dans des zones désertiques du Kazakhstan et de la Nouvelle Zemble au nord du Cercle Polaire. Les Soviétiques ont également procédé à quelques essais malheureux à des fins de génie civil. La France a effectué la plupart de ses essais souterrains sur l’atoll de Muruora.

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