Rejets radioactifs Tchernobyl
Les sources d’irradiations et de contaminations
L’explosion du réacteur a entraîné des rejets radioactifs variés. Au total, on estime à près de 12 milliards de GBq (gigabecquerels), l’activité radioactive initiale des rejets relâchés durant 10 jours dans l’environnement. Le panache radioactif, entraîné par les masses d’air jusqu’à 10 000 mètres d’altitude et dérivant au gré des vents, a disséminé sur la plupart des pays d’Europe des radioéléments tels que l’iode-131, le césium-134 et le césium-137. Du fait de sa courte période radioactive (8 jours), l’iode 131 a rapidement disparu.
Aujourd’hui, on décèle toujours la radioactivité due au césium-137. La grande majorité des éléments radioactifs dispersés à Tchernobyl étaient à courte période. Très actifs et dangereux lors de la catastrophe, comme l’iode-131, ils ont rapidement disparu. Les éléments qui subsistent 15 ans après l’accident, comme le césium-137 et le strontium-90, ne représentent que 1 % de l’activité des rejets initiaux. Le strontium qui n’émet pas de rayons gamma ne s’est pas propagé au loin. Reste le césium-137, moins toxique que l’iode, mais dont les effets diminuent lentement avec le temps.
De nombreuses mesures ont permis de reconstituer la carte de la contamination au sol au moment de l’accident. Un bon étalon de cette contamination est l’activité du césium-137 exprimée en kilobecquerels (kBq) par mètre carré, un radioélément significatif car encore présent aujourd’hui.Environ 45% du césium rejeté par l’explosion s’est déposé dans les états de l’ex-URSS, la Biélorussie étant la plus touchée : plus de 23% du territoire fut contaminé, c’est-à-dire qu’il a reçu plus d’un millionième de Curie ou 37 kBq/ par mètre carré.
Certaines régions ont même enregistré plus de 1500 kBq/m2. En Europe de l’Ouest, c’est en Autriche, en Allemagne, en Italie et en Scandinavie que les dépôts mesurés furent les plus élevés (quelques kBq/m2). En France, les dépôts les plus importants, dans l’Est du pays, n’ont pas dépassé les 6 kBq/m2, alors qu’il sont restés inférieurs à 750 Bq/m2 dans l’ouest du pays. Une activité de 6 kilobecquerels est un peu inférieure aux 8 kBq émis par notre corps.
Ces dépôts se sont répartis de manière très inégale en taches de léopard. Des « pics » de dépôts radioactifs (quelques dizaines de kBq/m2 de césium-137) ont été observés localement en France du fait l’influence des précipitations et en raison du relief. Par exemple, le passage des masses d’air contaminées sur le massif alpin pendant un épisode de fortes pluies a donné lieu en altitude à des dépôts de neige contaminée. Ces dépôts, lorsqu’ils se sont produits sur des névés de printemps, ont pu se concentrer du fait de la dynamique de fonte propre aux névés et sont à l’origine de la concentration du césium sous la forme de points chauds.
Par ailleurs, l’interception des aérosols par le feuillage, puis la chute des feuilles, ont entraîné une contamination de la litière de certaines forêts, comme dans les Vosges. Le césium s’enfonçant lentement, cette contamination se retrouvait concentrée dans les cinq premiers centimètres de la litière végétale plus de douze ans après l’accident.Ces concentrations restent très localisées et très inférieures à celles observées en Ukraine et Biélorussie.
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